Le pari fou des deux frangins
On est en . Après une mauvaise chute, sur une foutue dalle de béton, et qui aura nécessité opération et insertion de vis dans le pied ( «qui me font toujours un peu souffrir »), on lui annonce qu’il ne pourrait jamais retrouver le niveau. Remarcher fut même souffrance. « Mais je suis revenu plus fort qu’avant ! ». Et ça, il le doit aussi et surtout à son aîné, Renaud, qui fut d’une rare bienveillance. « C’est une période de ma vie qui m’a permis d’apprendre beaucoup sur moi. Après mon accident, je me suis recentré sur l’essentiel et j’ai dû faire confiance à deux ou trois personnes seulement, dont mon frère effectivement. Oui, il m’a sauvé la vie. Il m’a aidé à relativiser. Et garder espoir. En fait, c’était l’un des seuls à ne pas faire de projections. Pour lui, c’était toujours “Attends et on verra !” Mais il a toujours été là pour moi. J’étais au fond du trou, mentalement comme physiquement, et clairement, quand je dis qu’il m’a sauvé la vie, ça prend aujourd’hui tout son sens. Après ça, j’ai commencé une nouvelle vie et Renaud m’a permis d’avoir cette deuxième chance de tout recommencer à zéro… »
Grimper à deux sur le même podium olympique. Et, au passage, effacer des tablettes les frères Bubka : un rêve fou ? Pas vraiment ! Renaud et Valentin Lavillenie, à Tokyo, pourraient définitivement s’installer dans la légende du sport mondial. « En tout cas, j’ai hâte d’y être, assure le meilleur ami du gymnaste monégasque Kevin Crovetto. Ce seront mes premiers JO puisqu’en 2016, j’avais raté les minima d’un rien. Maintenant, l’objectif ultime, et pour que la boucle soit bouclée avec Renaud, c’est d’aller ensemble chercher une médaille sur une compétition internationale et qu’on batte nos records respectifs de 4 centimètres pour devenir les frères les plus hauts de toute l’histoire de l’athlétisme. Je sais qu’on peut le faire. Et on a vraiment envie d’y aller ! »
Vaste défi…