Nice-Matin (Menton)

Les villes qui s’y refusent Dans les commerces niçois, les avis sont partagés

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Allez acheter une paire de chaussures pour bébé en « click and collect » ! Bonjour le casse-tête. Alors, oui, Vincent Jaury, responsabl­e de trois magasins pour enfant sur Nice, dont Babybotte, avenue Malausséna, est favorable aux commerces sur le trottoir. « Il suffirait d’une table, deux tabourets, un bout de moquette, argumente le spécialist­e des petits. Les parents s’installent, je mesure le pied de l’enfant, puis j’amène quelques modèles, que je peux aussi présenter dehors. » C’est qu’il est mal dans ses pompes ce profession­nel niçois : « Sur les quatre semaines qui viennent et sur les trois magasins, je perds 50 000 euros ! Cette période, celle du changement de saison, est capitale. D’autant que cette perte vient en sus de 35 % de chiffre d’affaires en moins sur février/mars. A cause du couvre-feu à 18 heures, à cause des week-ends confinés. Donc, tout ce qui est pris est pris. »

Complexe à organiser

Ailleurs, on n’a pas forcément cette vision « outdoor » des choses. C’est le cas de Pierre Lellouche, qui vend des souvenirs, version nappes provençale­s dans la vieille ville et qui est par ailleurs président de l’Associatio­n (Photo E.Ottino) des commerçant­s du Vieux Nice. « Oui, ce serait bien d’installer des étals à l’extérieur des magasins, mais, tempère Pierre Lellouche, cela demande une réorganisa­tion et techniquem­ent, ce n’est pas toujours facile. Certains n’ont pas de domaine public où se mettre et sont limités par le click and collect. D’autres préfèrent rester fermés pour ne pas se mettre en porte-à-faux avec les aides de l’Etat. De toute façon, même si on se mettait dehors, on n’aurait personne vu le peu de fréquentat­ion. Alors, faisons passer la santé avant l’économie et attendons patiemment la réouvertur­e. Le commerce en extérieur n’est positif que pour le moral. » Philippe Desjardins, président de la Fédération du commerce niçois et de l’artisanat, va aussi dans ce sens : « Après discussion­s avec les présidents d’associatio­ns, j’ai un retour mitigé. Ce principe oblige le commerçant à faire revenir du personnel en chômage partiel et s’il fait mauvais, il n’y a pas les mêmes infrastruc­tures de protection (tentes...) que sur un marché. Cela peut combler quelques trous, mais le jeu en vaut-il la chandelle ? »

CHRISTINE RINAUDO crinaudo@nicematin.fr

Nice ne fera pas comme Menton, Antibes ou Cannes, communes qui ont donné leur feu vert à la vente sur la voie publique. Voici la position de Christian Estrosi : « Dans l’objectif d’une dynamique de baisse de circulatio­n du virus, en vue de sortir du confinemen­t, je ne prends pas le risque de mettre en place des dispositif­s qui risqueraie­nt de créer des regroupeme­nts. » Une position catégoriqu­e, confortée par la récente interdicti­on de se réunir à plus de six dehors.

Ailleurs dans la Métropole Les maires de Cagnes et de Vence ont demandé à la préfecture de se prononcer. A Saint-Laurentdu-Var,selonlamun­icipalité,laquestion­nesemble pas se poser.

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Vincent Jaury, partisan du commerce sur le trottoir.

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