Un monument en rade
Alors qu’il s’apprêtait à accueillir les visiteurs à son bord, le Belem a pris de plein fouet le reconfinement. Après une année blanche en 2020, le temps presse pour le mythique trois-mâts.
On a beau être centenaire et avoir eu plusieurs vies, on peut toujours être surpris. Cette surprise-là, il s’en serait tout de même bien passé... Monument maritime hexagonal, le Belem, amarré au pied de la capitainerie du port Canto, est dans l’expectative. Pourtant, à bord du « musée flottant », tout était prêt pour accueillir les visiteurs [près de 1,5 million (!) depuis 1986]. Prélude aux navigations estivales. Puis, patatras : nouveau confinement, enthousiasme retombé.
« On avait beaucoup d’espoir pour 2021..., souffle Christelle Hug de Larauze, déléguée générale de la fondation Belem. Nous voilà, à nouveau, dans l’attente de meilleures nouvelles, suspendu aux directives du gouvernement. Je n’ai pas de boule de cristal, mais ça ne va pas dans le bon sens pour la réouverture des musées. »
Car le Belem se trouve à la croisée de trois secteurs, lourdement impactés par la crise : transport maritime, tourisme et événementiel.
Déjà inscrits pour la navigation estivale
Alors, l’inquiétude guette aussi concernant le retour en mer. Dès le 11 juin et jusqu’au 30 septembre, le navire-école – qui prend 48 apprentis matelots à son bord à chaque traversée – doit effectuer 19 navigations en Méditerranée, jusqu’au Portugal, avant de retrouver le Finistère. « Nous avons déjà 600 personnes inscrites pour la saison, il y a un engouement extraordinaire, poursuit la déléguée. Ona reformé un équipage, investi pour l’entretien courant. Le navire est prêt, les onze membres d’équipage aussi. On attend plus que de pouvoir appuyer sur le bouton, mais...»
Une attente, d’autant plus angoissante, qu’elle intervient une année 2020 presque blanche. «Onafait quelques recettes de billetterie lors des visites en septembre à Cannes. Sinon, c’est zéro, les restrictions ont tout interrompu. »
Une perte sèche estimée à près de 1,5 M€. « En temps normal, la fondation fonctionne, peu ou prou, (Photos Dylan Meiffret) avec 3 M€ . Les recettes commerciales représentent 50 %. Le reste, ce sont les partenaires, les dons particuliers et le mécénat. »
La fondation a, quand même, pu limiter la casse grâce à plusieurs leviers. D’abord, la baisse des charges, avec la mise au chômage partiel de l’équipage.
« Évidemment, au détriment de tous ceux qui bossent sur ce navire » regrette Christelle Hug de Larauze. Des négociations auprès des assurances, mais aussi des ports, qui ont accepté l’accueil gracieux du navire, ont permis d’amortir le choc.
Sans oublier les amoureux du mythique trois-mâts : «Le public a été très généreux, en multipliant les dons. On en a eu davantage que l’année précédente. »
Péril, en cas de seconde année blanche ?
Autant de gestes qui ont permis d’assurer l’entretien général du navire. Pourtant, l’orage menace bel et bien. « Si l’on arrive à avoir une saison, elle sera moindre car on ne démarrera pas de suite. Dans le pire des scénarios, on part sur une seconde année blanche et, là, on va aussi devoir restreindre les dépenses d’entretien. »
Un monument en péril ? « Le problème, c’est que les informations sont distillées au compte-gouttes. On est sur le qui-vive, alors qu’on a besoin d’annonces claires. On ne génère de charges qu’en période d’exploitation. Donc, si l’on avait un peu de visibilité, on pourrait ajuster. » Voeu pieux.
Et, s’il est loin d’y avancer en solitaire, le Belem navigue actuellement en pleine purée de pois...
PASCAL FIANDINO pfiandino@nicematin.fr
(Photo doc So.B.) cette perte de contrôle, selon une attestation produite par Olivier Duhamel. Le politologue évoque des antécédents psychiatriques dont son fils aurait été la proie. Ainsi, le prévenu aurait été suivi dans son enfance à l’Institut Montsouris à Paris. Aujourd’hui, il effectue une psychothérapie à Bandol.
De quoi convaincre le tribunal de la nécessité d’une expertise psychiatrique. En attendant, le trentenaire a été placé en détention, conformément aux réquisitions de la procureure Stéphanie Battle, décelant « une véritable dangerosité ».
Au grand dam de Me Shirley Lebègue, plaidant « le soutien familial très présent » qui aurait pu, selon l’avocate marseillaise, permettre à son client d’échapper à l’incarcération. Le procès doit se tenir en avril.
ERIC MARMOTTANS