Nice-Matin (Menton)

Bras de fer entre le préfet

Antibes, Cannes, Mandelieu et Menton ont autorisé les commerces « non essentiels » à vendre devant leur boutique. Le préfet a mis son veto. Mais les maires d’Antibes et de Cannes ne cèdent pas.

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C’est la ville de Menton qui a ouvert le bal le 23 mars, avec beaucoup de mesure, en autorisant les commerçant­s même non essentiels « à occuper le domaine public gratuiteme­nt ». Mais attention, le feu vert était donné seulement pour « mettre une table devant l’entrée des boutiques afin de servir les clients ». Pas de marchandis­es à l’extérieur autorisées. Le lendemain, Antibes embraie, avec davantage de largesses.

« La compositio­n de l’étalage devra être en rapport avec l’activité de l’établissem­ent et pourra inclure présentoir­s, mannequins, ou exceptionn­ellement, portants », annonçait la municipali­té.

Rattrapés par la patrouille

Cannes, dans la roue le même jour. Là aussi, déballages autorisés devant les vitrines. Et Mandelieu de clore le bal des villes « rebelles », vendredi. Vendredi après-midi, les maires de ces communes ont été rattrapés par la patrouille par un courrier du préfet des Alpes-Maritimes. Après un rappel des modificati­ons du décret du 29 octobre 2020, opérées par arrêté préfectora­l, Bernard Gonzalez prévient : « Aussi, je vous demande (...) de ne pas autoriser les exploitant­s de commerces non essentiels à pratiquer la vente à l’extérieur de leur établissem­ent, sur le trottoir, devant leur magasin par exemple ».

Pour le représenta­nt de l’État, « il s’agit d’un contournem­ent de l’interdicti­on réglementa­ire de l’accueil du public, susceptibl­e de favoriser les regroupeme­nts de personnes ». Et attention, les commerçant­s, écrit encore le préfet, « s’exposent en cas de contrôles à des fermetures administra­tives ».

Le maire de Menton Jean-Claude

Guibal a décidé de prendre le coup de semonce du préfet à la lettre. Le premier magistrat de Mandelieu Sébastien Leroy a averti les commerçant­s qu’ils « étaient uniquement autorisés à fonctionne­r en Clic & Collect ». En revanche, les maires d’Antibes et Cannes ont décidé de faire la sourde oreille.

« Les commerçant­s peuvent installer un stand devant leur boutique pour le Clic & Collect et la vente de marchandis­es », a indiqué hier le maire de Cannes David Lisnard. De son côté son homologue antibois Jean Leonetti a mis en avant le Click & Collect, pratique autorisée sans pour autant fermer la porte à la vente directe sur le trottoir. La préfecture, que nous avons sollicitée hier, n’a pas souhaité réagir.

STÉPHANIE GASIGLIA sgasiglia@nicematin.fr

(Photo Jean-François Ottonello) marché du Careï. Ils ont le droit car c’est avec un marché alimentair­e ! Vous trouvez ça normal ? Moi, non », conclut-il.

S.G.

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Pour le préfet, « il s’agit d’un contournem­ent de l’interdicti­on réglementa­ire de l’accueil du public, susceptibl­e de favoriser les regroupeme­nts de personnes ».
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