Nice-Matin (Menton)

Mars , Louis Ier épouse Charlotte de Gramont

Considérée comme l’une des plus belles jeunes femmes de France, elle se mariera le 30 mars au futur prince de Monaco. Puis deviendra la maîtresse du parrain de son mari, le roi Louis XIV.

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Les mariages princiers ont toujours passionné les foules. Celui dont il est question ici a eu lieu le 30 mars 1660. Il a uni le futur Louis Ier de Monaco, petit fils du prince Honoré II, et Charlotte de Gramont, fille d’un maréchal de France et d’une nièce du cardinal de Richelieu. Le marié avait 18 ans, la mariée 21.

En plus d’être le petit-fils du souverain monégasque, Louis était filleul du roi de France, Louis XIV. Et c’est ce dernier qui chargea son ministre, le cardinal Mazarin, de trouver une femme pour son filleul. Le cardinal se dévoua, chercha, consulta, enquêta... et finit par désigner Charlotte de Gramont. C’était, disait-on, la plus belle jeune femme de la Cour – et, par extension, du royaume de France . Elle illuminera­it la vie du jeune Louis, considéré comme timide et même maladroit. Et tant pis si Charlotte était déjà fiancée au marquis de Puiguilhem, duc de Lauzun.

Une cérémonie à Pau

Un contrat de mariage fut passé le 28 avril au Louvre, dans le cabinet du jeune roi de France, Louis XIV… à l’insu des futurs mariés. Le roi apposa son paraphe, de même que la reine mère, le frère du roi Philippe, et Mazarin en personne. C’est dire l’importance de cette union. Ce fut l’un des deux « mariages

Charlotte enfermée avec le roi de France, Louis XIV Le marquis de Puyguilhem, un cabinet privé. duc de Lauzun, fiancé à Lauzun se cache dans ce cabinet, Charlotte de Gramont, était voit par le trou de la toujours amoureux d’elle serrure le roi qui ouvre la lorsqu’il la surprit, à Versailles, porte, met la clé en dehors et allant trouver le roi la referme.

Louis XIV dans une chambre Lauzun attend un peu, écoute secrète. à la porte, la ferme à double tour et amène la clé avec lui dans le cabinet où il se trouvait.

Quelque temps après, lorsque Bontems revint pour ouvrir la porte, il ne trouva pas la clé, le roi répond à travers la porte qu’il l’y a mise… Lauzun, qui les entendait et les voyait de son cabinet privé par le trou de la serrure, riait de tout son coeur et se moquait d’eux avec délices. »

Coincée à double tour dans un cabinet privé

Le grand mémorialis­te de l’époque, Saint-Simon, raconte la suite. Cité par Thomas Fouilleron dans son Histoire de Monaco :

« Le serviteur Bontems conduisait Charlotte chez le roi, enveloppée d’une cape, par un escalier dérobé, sur le palier duquel se trouvait, à côté, de l’année » - l’autre étant ni plus ni moins que celui du roi avec Marie-Thérèse d’Autriche. Les deux mariages eurent lieu à deux mois d’intervalle – celui du roi de France le 6 juin. Tous deux furent célébrés dans le Sud-Ouest de la France : celui de Louis de Monaco à Pau, celui de Louis XIV à Saint-Jean-de-Luz. Pourquoi Louis de Monaco se maria-t-il à Pau ? Parce que le père de la mariée était gouverneur de la province du Béarn, dont Pau était la capitale.

Du prestige à la Cour de France

On ne sait guère de choses sur la cérémonie, si ce n’est qu’elle fut opulente et qu’une chapelle fut aménagée dans le château natal d’Henri IV. À part cela, les chroniqueu­rs de l’époque s’activaient plutôt à parler des préparatif­s du mariage de Louis XIV.

Une fois mariée, Charlotte vit son prestige croître à la Cour de France. Elle était saluée comme duchesse de Valentinoi­s et future princesse de Monaco.

L’abbé de Montreuil, qu’on présentait comme un arbitre des mondanités, disait d’elle à l’issue d’une soirée: « Tout compté et tout rabattu, ce fut la duchesse de Valentinoi­s qui ravit mes yeux. Vous remarquere­z en elle je ne sais quelle grâce, et de certaines manières si charmantes

Louis

que vous avouerez que ni homme ni femme ne les sauraient regarder sans émotion. » (cité par Jean Robert dans les Annales de Monaco en 1987).

«Vorace de plaisirs»

Charlotte s’installa avec son mari dans l'hôtel de son père, face au Louvre. Elle fut rapidement enceinte. Le 25 janvier 1661, le futur prince Antoine 1er. vint au monde. Après son accoucheme­nt, Catherine reparut à la Cour et devint surintenda­nte de la soeur du roi d’Angleterre, Henriette, qui venait de se (Photo DR) marier avec le frère de Louis XIV, Philippe duc d’Orléans Elle revoit son ancien fiancé Puiguilhem. Mais pas uniquement lui. Madame de Sévigné la définit comme une « vorace de plaisirs ». Tout cela déplaît à son mari, lequel la contraint à l’automne 1661 à venir s’installer à Monaco. On raconte que Puiguilhem aurait fait le voyage avec elle, déguisé en serviteur.

Les choses s’arrangent (provisoire­ment) entre Charlotte et Louis. Le 10 janvier 1662, à la mort d’Honoré II, Louis devient prince de Monaco. Il (Photo DR) succède à son grand-père car son père, Hercule Grimaldi, est mort accidentel­lement en 1651 en maniant une arme à feu. Charlotte devient la première princesse française de Monaco. A nouveau enceinte, elle met Anne au monde. Se souvenant de l’éducation religieuse dont elle avait bénéficié, soucieuse de l’avenir de sa fille elle fonde à Monaco en 1663 le couvent des Visitandin­es. On en connaît toujours la Chapelle de la Visitation. Mais, en 1665, Charlotte repart à Paris. C’est alors qu’elle rencontra le roi. Louis XIV qui commençait à se lasser de sa favorite Louise de la Vallière, entama une relation avec elle.

Enfermée avec le roi

Cela rendit fou de rage l’exfiancé – le marquis de Puyguilhem. Car celui-ci n’avait toujours pas décroché. Il dénonça les frasques du roi et de Charlotte, et réussit même – mais peuton croire le récit qu’en a fait Saint-Simon ? – à les enfermer à double tour dans un cabinet privé (voir encadré). Cela lui valut cinq mois d’emprisonne­ment à la Bastille. Après quoi, Louis XIV, dont la constance amoureuse n’était pas la première qualité, abandonna Charlotte pour Madame de Montespan.

Une dernière fois enceinte, Charlotte accoucha d’Honoré, futur archevêque de Besançon. Le mariage avec Louis Ier. n’allait pas durer. Les époux se séparent en 1672. Charlotte mourut le 4 juin 1678, à Paris, à l’âge de 39 ans. Louis Ier, pour sa part, fut envoyé en 1699 à Rome par Louis XIV comme ambassadeu­r auprès du Vatican. C'est dans cette fonction qu'il mourut le 3 janvier 1701, à 58 ans. Un mariage, un divorce. Et un passage marquant dans la grande histoire de Monaco et la petite histoire de France.

ANDRÉ PEYREGNE

(Photo Éric Ottino)

Parce que je l’aime bien ! » L’ancien président américain, ainsi que son épouse, le lui rendent d’ailleurs bien, puisqu’ils connaissen­t et apprécient Totor (lire cidessous).

Stéphane Bolongaro travaille aussi avec l’acteur, humoriste et présentate­ur Olivier Lejeune, et glane quelques conseils auprès d’un autre ami, le comique Élie Semoun. « On est en train de finaliser ça… En tout cas, ce qu’on voudrait que ce soit ! »

« C’est l’Amérique ! »

Lui dont le grand-père Léon Louis Charles Roux était directeur artistique

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de Monaco, le marié, devient prince de Monaco en .
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Charlotte de Gramont, la mariée, «plus belle jeune femme de la Cour de France».

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