Dr Véronique Mondain infectiologue
« Je trouve que les mesures qui ont été annoncées sont assez adaptées », résume le Dr Véronique Mondain, infectiologue au CHU de Nice. « Elles ont vocation à limiter les contacts sans paralyser le pays. Finalement, nous nous sommes rendu compte ces dernières semaines qu’une partie de la population ne respectait pas assez la distanciation sociale, le port du masque, les gestes barrière. Il y a peut-être une forme de relâchement. Il est donc important de continuer à les rappeler. Il y a un autre aspect sur lequel on a une marge de progression, c’est le télétravail. Là encore, c’est un moyen de limiter les risques de contaminations ; pourtant certaines entreprises ne jouent pas le jeu. Peut-être faudrait-il trouver un moyen de les contraindre à le généraliser. »
L’infectiologue plébiscite depuis des mois le recours à la vaccination « seul moyen de freiner la pandémie. Toutefois, dans la région, il faut accélérer les choses pour les aînés : seuls 30 % des plus de 80 ans sont vaccinés à l’heure actuelle. En revanche, il était évident qu’il fallait permettre aux enseignants de recevoir rapidement les injections. »
Et sur le sujet de l’école, le Dr Mondain n’a pas varié depuis le début de la pandémie : « Fermer les établissements scolaires, c’est une catastrophe. Ça n’a d’autant pas d’utilité que la dernière enquête flash des laboratoires de ville a montré un taux de positivité des tests salivaires de 0,5 % seulement ! Mais finalement, les
Le Dr Mondain, infectiologue au CHU de Nice. (DR)
enfants ne seront privés que de 4 jours d’école la semaine prochaine donc cela reste acceptable. »
Alors certes, les vacances de Pâques seront moins festives que d’habitude mais rien que de très logique. « C’est normal d’interdire les déplacements entre régions. Les familles vont passer les vacances chez elles, elles pourront tout de même sortir un peu. Certes ce n’est pas très amusant mais c’est nécessaire. »
Le Dr Mondain conclut : «Je pense que les mesures vont être bien acceptées dans la population. » Toutefois, elle regrette une chose : « Le Président a parlé de la réanimation mais rien concernant l’infectiologie. Or nous sommes aussi sur le pont depuis plus d’un an. Les soignants sont épuisés, nous aurions besoin aussi de moyens supplémentaires. »
AX.T. atruquet@nicematin.fr