Nice-Matin (Menton)

Qu’est-ce qui oblige Monaco à suivre la France ?

Peut-on partager une même communauté de destin mais pas le même quotidien face au virus ? Le gouverneme­nt dira aujourd’hui s’il conserve sa propre stratégie et ne ferme pas les écoles

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Et si le grand écart s’accentuait au passage de la frontière franco-monégasque ? Hier, le président Macron a serré la vis en France et annoncé un mois d’avril sans cours en présentiel dans les écoles dès lundi, et des vacances scolaires avancées. Sans exclure un retour « par jauges » dans les établissem­ents scolaires à partir du 26 avril

L’ensemble des règles applicable­s ces deux dernières semaines dans le départemen­t voisin restant applicable­s (couvrefeu à 19 h, fermeture des commerces non essentiels, déplacemen­t dans un rayon de 10 km sans attestatio­n…). La faute à un taux d’incidence en hausse (470 dans les Alpes-Maritimes) et une forte tension hospitaliè­re. Des standards plus élevés qu’en Principaut­é où le taux d’incidence (226,3), bien qu’élevé également, ne flambe pas depuis le début d’année, que les hospitalis­ations diminuent ces derniers jours (lire ci-contre) , et que près de 30 % de la population est vaccinée.

Dès lors, quelle va être la position du gouverneme­nt princier alors que les mesures en vigueur en Principaut­é, bien plus souples, arrivent à échéance ce vendredi ?

Pourquoi se calquer sur la France ?

Hier soir, on se laissait le temps d’une nuit pour trancher dans les couloirs du Ministère d’État. « Le gouverneme­nt prend acte des décisions françaises et va analyser la situation sous toutes les coutures demain (lire aujourd’hui) avant une communicat­ion qui précisera la stratégie de Monaco », s’est-on contenté de nous glisser.

Ces derniers jours, une tendance semblait tout de même se dessiner dans les arcanes du pouvoir. La piste privilégié­e ? Maintenir le cap avec quelques petits aménagemen­ts. Logique alors que la situation sanitaire, contrairem­ent à la France, n’est pas pire qu’à l’automne dernier, et que le prince Albert II répète qu’un confinemen­t ne serait envisageab­le qu’en dernier recours.

D’ailleurs, sur le papier, les nouvelles mesures françaises ne peuvent que contribuer à l’essoufflem­ent “naturel” du virus sur un territoire exigu comme celui de la Principaut­é. Avec un tiers de vaccinés, des “immunisés” parmi les 2 288 personnes touchées depuis le début de la crise, et une limitation des flux avec la France, il paraît évident que la circulatio­n du virus plafonnera avant la

France à Monaco. Sous réserve que la vaccinatio­n se poursuive à bon rythme.

Et les écoles ?

Reste le cas des écoles. «Oui le virus circule dans les établissem­ents scolaires, mais pas plus qu’ailleurs », admettait hier le président Macron. Monaco pourrait ainsi décider de maintenir les écoles ouvertes grâce au maintien de son protocole strict de testing et d’alerte des cas contacts. Si ce choix venait à être acté par le souverain, il répondrait aux trois mêmes principes édictés par Emmanuel

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Le couvre-feu devrait être prolongé à Monaco. Mais quel sort pour les écoles, fermées en France ?

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