Nice-Matin (Menton)

Privés d’activité, le SOS des forains en détresse

Eric Ciceron est propriétai­re de plusieurs manèges à Gonfaron qui restent sous les bâches depuis l’interdicti­on des fêtes foraines. Face aux difficulté­s, le Varois tire la sonnette d’alarme.

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Quand il raconte une fête foraine, ses yeux s’illuminent. «Onmetdelal­umière dans la ville, les gens descendent dans les rues, c’est un moment de partage. De drague aussi ! On peut se promener sans se ruiner, juste le sourire et la joie d’être ici. » Eric Ciceron sait trouver les mots pour faire languir les amateurs des foires qui font étape dans les villages lors des fêtes patronales ou autre. Mais avant de retrouver autotampon­neuses, barbes à papa et autres toboggans géants, il va falloir attendre. Et pour le forain, c’est devenu invivable.

Depuis septembre, ses manèges sont à l’arrêt. « Quand je me lève le matin, et que je vois ce matériel sous les bâches, qui ne sert pas, c’est dur. » Sans activité, le monde de l’art forain est éteint. Et à mesure que le temps passe, il devient difficile de trouver un espoir de lumière au bout du tunnel.

Neuf week-ends d’activité depuis 

« On a les aides de l’État, concède celui qui est aussi administra­teur de l’Union défense active foraine [Udaf, le syndicat de la profession, NDRL]. Ça nous maintient, mais les pertes sont énormes. » Pour illustrer ses propos, il ajoute : « D’habitude, nous sommes actifs sur 36 à 42 week-ends par an. Là, en comptant 2020 et 2021, on a sorti le matériel seulement neuf week-ends… »

Ce qui fait rager Eric, c’est surtout le manque de considérat­ion

Le forain pense aussi aux jeunes : dont est victime sa communauté. « On est encore vu comme des voleurs de poules, pas sérieux. Au contraire, la profession a su s’adapter à la situation sanitaire, avec souvent un coup d’avance sur les consignes. C’est nous qui avons les premiers fabriqués un trépied pour le gel hydroalcoo­lique ! »

Le protocole sanitaire strict que se sont imposé les forains n’aura pas suffi. « Aucun cluster n’a été détecté dans les fêtes foraines, c’est en extérieur, on prend d’énormes précaution­s

face à ce virus que nous prenons au sérieux et dont nous sommes aussi parfois victimes. » En vain.

Invisible parmi les invisibles, le forain regrette aussi le manque de visibilité du combat que mène actuelleme­nt la profession pour faire retirer le décret interdisan­t l’installati­on de foire. « On est issu du monde de la culture, c’est notre famille. Et pourtant, on reste absent des débats. »

Reste tout de même des soutiens,

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ils n’ont pas d’aide. » « Ceux, qui viennent de débuter, s’ils n’ont pas de bilan d’activités,

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