Nice-Matin (Menton)

SKI CHAMPION DE FRANCE (DESCENTE) « Objectifs remplis ! »

Matthieu Bailet a une bonne descente. La preuve : un titre national. A 24 ans, le Niçois vient d’en finir avec la plus belle saison de sa carrière. Voilà qui promet à l’approche des JO 2022...

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Il en avait gardé sous la spatule. Après avoir signé le premier podium de sa carrière en Coupe du monde, le 7 mars dernier sur le Super-G de Saalbach en Autriche, Matthieu Bailet a été sacré champion de France de descente hier à Châtel (Haute-Savoie) devant Nils Alphand (le fils du célèbre Luc) et Nicolas Raffort. Au bout du fil, le Niçois nous raconte son bonheur. Plaisir partagé.

Un mot sur ta course...

Je suis resté sur le rythme de ma fin de saison, avec un ski efficace. Je partais avec le statut de favori.

Il me fallait donc me battre avec les meilleurs. La course s’est bien passée. Le soleil tapait bien fort. La neige avait été salée pour rester compacte. Quand la victoire est au bout, ce n’est que du bonheur.

Un titre national, c’est important quand on est dans le top  mondial ? C’est toujours important. Et ça fait chaud au coeur. Même si on peut l’avouer : les championna­ts de

France ont une dimension moindre - et ce n’est pas péjoratif - que le circuit Coupe du monde. Pas dans le sens où on s’engage moins, où on met moins d’intensité, où on donne moins d’importance. Mais plutôt dans le sens où on va moins chercher la limite. Sur des courses de Coupe du monde, on va vraiment jouer sur le fil. Ça passe ou ça casse. Là, on vise le positif, la médaille, l’émotion. On est plus dans le confort, dans le contrôle. Ce n’est pas ton premier sacre bleu, blanc, rouge... C’est mon deuxième titre après celui signé en Super-G en . Cette année-là, j’étais devenu champion du monde junior de Super G. Quant à mon premier titre national, chez les cadets, je l’avais décroché à Auron, chez moi, devant les miens. C’était l’euphorie. Mais surtout un moment inoubliabl­e.

Ces championna­ts de France ont, semble-t-il, comblé tout le monde...

Il y a toujours une très bonne ambiance sur les championna­ts de France. C’est convivial. La saison touche à sa fin. La pression redescend. Entre skieurs,

Bailet au sommet. (Photo DR)

il y a moins de tension, mais toujours un peu d’orgueil pour aller chercher la gagne. On assiste à des petits règlements de compte entre amis. Après, la descente, on s’est tous regroupé. Comme pour un dernier jour d’école. C’était un peu la fête.

Les vacances.

Tu as aussi skié pour la ville de Nice et pour ton club...

En Coupe du monde, on représente son pays. On dit le Français Matthieu Bailet. Aux championna­ts de France, on court pour son club. Il y a une fierté locale. On défend ses couleurs. On croise les entraîneur­s qui nous ont accompagné­s pendant un temps. C’est fort. Pour moi, je vais encore tout donner sur deux discipline­s : le Super G et la descente.

Mais je ne lâcherai pas mes entraîneme­nts en Géant. Ton programme ?

Écouter le président de la République ce soir (lire hier soir...). Des choses peuvent changer. Dans l’absolu, j’aimerais rester dans le coin pendant trois jours pour m’entraîner et tester du matériel avec mon partenaire Salomon. Je vais skier jusqu’à mi-avril avant de couper un bon gros mois pour souffler. J’ignore ce que seront mes vacances. Elles dépendront du contexte sanitaire. Il est impossible de prévoir quoi que ce soit. Une chose est sûre : je suis impatient de redescendr­e à Nice. Pour profiter, pour me détendre, m’éloigner des impératifs sanitaires qui nous collent depuis de trop longs mois. Ce serait génial, mais ça n’en prend pas le chemin... Tu as entendu parler de la polémique mettant aux prises le maire de Nice Christian Estrosi et ses opposants écologiste­s au sujet des subvention­s données aux sportifs de haut niveau comme toi ? J’en ai entendu parler. Mais la polémique, la politique, ce n’est pas mon monde. Ma seule préoccupat­ion, c’est de faire briller ma ville. Elle me soutient.

Je l’en remercie. Je suis fier de porter le nom de Nice sur mon casque. Je suis Niçois pur sang, Niçois de coeur, Niçois de tout.

Ton regard sur les récentes performanc­es de Mathieu Faivre et Nastasia Noens ? Je vais commencer par Nastasia. Normal, nous sommes du même club. L’Inter Club de Nice nous lie. Nous soude. On a les mêmes inscriptio­ns sur le casque. Le même état d’esprit. Je suis très content de l’avoir vu faire e aux mondiaux avant son titre de championne de France. Elle a fini fort et je me réjouis de savoir qu’elle va poursuivre l’aventure. Quant à Mathieu Faivre, il a fait très fort. Il a porté Nice très haut. Chapeau. Dernière question : pourquoi  t à ton prénom Matthieu ?

Parce que Matthieu, l’apôtre s’écrit avec  t. Saint Matthieu. Deux t.

PHILIPPE CAMPS

Aux championna­ts de France, je suis le Niçois Matthieu Bailet ”

(Photos Eric Ottino) sûre, l’Anfan, qui compte aujourd’hui neuf salariés, n’aura plus jamais le même visage. Finie la ferme pédagogiqu­e. «On se posait déjà la question d’arrêter cet aspect-là. Quelque part, on est content que ça se soit fait de manière naturelle. C’est un projet familial, je n’aurais pas aimé porter la responsabi­lité de cette décision ».

ANTOINE LOUCHEZ alouchez@nicematin.fr

Savoir +

Pour soutenir l’associatio­n, une cagnotte en ligne a été lancée sur Leetchi sinistrés de la Vésubie/Ferme pédagogiqu­e de Roquebilli­ère.

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