Adieu Léo « l’idéaliste »
D’origine polonaise et Mentonnais d’adoption depuis plus de vingt ans, Léo Aniksztejn a été un enfant caché pendant la Guerre. Ce témoin de l’histoire était un fervent membre du Tennis Club !
Léo Aniksztejn s’en est allé il y a quelques jours en toute discrétion à l’âge de 83 ans, après une existence bien remplie et bordée de tragédies dès son plus jeune âge. D’origine polonaise, Léo a fait partie des enfants juifs cachés pendant la Seconde Guerre mondiale avec sa soeur aînée Anna et son frère cadet Jacques. Il avait alors quatre ans quand la fratrie a échappé à la déportation grâce à la volonté de leur mère Sarah, qui les a cachés sous le lit au moment où la Gestapo tentait de rentrer dans leur modeste foyer de Bagnolet. Leur père, en revanche, arrêté à Évreux, sera envoyé dans un convoi vers Auschwitz, dont il ne reviendra jamais. De caves en planques, et sans le sou, la mère se résoudra à placer ses trois enfants. Ils seront envoyés dans la Sarthe, et séparés… Mais tous sauvés grâce notamment au père Théomir Devaux, des religieux de Notre-Dame-de Sion. Il deviendra un Juste, dont le nom figurera sur l’allée des Oliviers à Yad Vashem, pour avoir sauvé des centaines d’enfants juifs des griffes des nazis…
Une période que Léo s’est efforcé durant toute sa vie de garder enfouie dans un coin de sa mémoire et au fond de son coeur, sans l’évoquer ou tout au moins par bribes et avec beaucoup de dignité… Avant de ressentir la nécessité de témoigner.
En 2012, Léo et sa soeur Anna avaient eu la gentillesse et le courage de livrer leur témoignage dans nos colonnes car « nous sommes les derniers survivants de cette histoire », consentaient-ils.
Après la guerre, Léo construit sa vie entre brocante et vêtements et épouse Maryka, rencontrée à Bagnolet. De leur union naîtront Laurent, puis cinq petits-enfants.
En 1998, le couple, ainsi qu’Anna rejoindront Menton pour une retraite bien méritée. Malgré ses ennuis de santé, Léo fréquentera assidûment le Tennis Club, ainsi que la synagogue de