Nice-Matin (Menton)

Florent Chastel : L’art des meubles en récup’

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Ancien sportif de haut niveau, Florent Chastel s’était jusqu’alors fait connaître dans le milieu du nautisme. Entre les courses au large, les traversées de l’Atlantique. Avec le bouche à oreille, c’est désormais en tant que constructe­ur de meubles de récupérati­on que les amateurs parlent de lui. «J’étais en Bretagne pour mon ancien travail. Ma compagne était enseignant­e à Menton, puis à Monaco. Elle n’avait pas envie de bouger. Je prenais l’avion toutes les semaines pour rentrer le week-end. Au bout d’un moment j’en ai eu marre. J’ai eu envie de me poser. Lors de ma dernière compétitio­n, je me suis réveillé dans un hôtel et je ne savais même plus de quelle course il s’agissait», explique-t-il. Précisant ne pas avoir eu envie de faire la course de trop. Florent explique que le milieu dans le lequel il progressai­t auparavant était petit. Que les opportunit­és venaient d’elles mêmes. «Quand un projet commençait à marcher, les gens vous appelaient. Il m’est arrivé d’avoir un coup de fil et d’être à New York deux jours après. Mais j’ai eu la chance d’avoir pu finir sur un contrat de quatre ans. Cela m’a permis de bénéficier des aides à la reconversi­on de Pôle emploi», poursuit-il. Pendant son chômage Florent a pu se faire payer un CAP ébenisteri­e au lycée Don Bosco de Nice. «C’est un domaine qui m’a toujours plu. Quand j’ai commencé à travailler sur les bateaux, c’était en 1994-1995 pour un chantier d’été. J’ai travaillé sur un vieux gréement en bois», contextual­ise-t-il. Le reconverti a malgré tout pris le temps de réfléchir pendant un an avant de se lancer dans l’entreprena­riat. «J’ai cherché dans un premier temps en tant que salarié. Mais j’avais 48 ans, et dans cette branche, quand c’est votre premier emploi ils préfèrent des jeunes, plus maléables. A leurs yeux je n’étais pas prêt. J’ai bossé pour deux-trois trucs, cela ne me correspond­ait pas», résume-t-il.

Lors du premier confinemen­t, Florent s’est mis à faire de la récup. Trouvant tantôt des palettes, tantôt un siège bébé lors de promenades avec son chien. «J’ai eu envie de faire quelque chose avec tout cela. J’ai trouvé un dans la vieille ville, en plus d’un atelier dans la vallée de Gorbio. Au début, c’est dur. Heureuseme­nt qu’il s’agissait d’un local familial, sans quoi je n’aurais pas pu m’en sortir. Pour payer un loyer de 600 ou 700 euros par mois il faut en vendre des meubles...»

Dans le concept qu’il développe avec Le Hangar de Jeanne, Florent se refuse à acheter du bois. C’est selon ce qu’il trouve et l’inspiratio­n qui le gagne qu’il souhaite travailler. «J’ai pris trois semaines avant de trouver bonne armoire pour une demande, donne-t-il pour exemple. Je fouine sur Le Bon coin, sur les annonces

Florent Chastel.

Facebook... Pour les poignées j’ai utilisé de vieilles malles.» Cet été, Florent entend proposer des rocking chairs, des salons de jardin. «Si ça marche bien, j’investirai dans un combiné bois. Cela me permettra de faire des plaquages. Au

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