Nice-Matin (Menton)

À Tende, joie, inquiétude­s et espoirs du garage Scandola

Un geste de générosité a permis à l’institutio­n familiale de rouvrir son activité de tôlerie et peinture. Une joie, ternie par une épée de Damoclès sur une partie du bâtiment

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C’est un outillage flambant neuf pour une valeur de 7 500 euros qui a redonné le sourire à une entreprise familiale de Tende. Le garage de Patrick et Stéphane Scandola, sinistré lors de la tempête Alex, retrouve peu à peu des couleurs. « Ce geste de générosité, c’est un soulagemen­t pour nous... C’est beaucoup d’émotion » souffle Patrick Scandola.

Ce geste, c’est celui du Rotary club de Saint-Laurent-du-Var, dont un des membres, garagiste laurentin, connaît bien les frères Scandola. Avec la participat­ion de la CroixRouge, celle des adhérents du Rotary de Saint-Laurent, et une cagnotte créée pour l’occasion, ils ont pu procéder au remplaceme­nt d’une bonne partie du matériel détruit.

« Notre atelier de carrosseri­e et peinture avait été envahi par 1,50 m d’eau, de boue, de bois, etc. Ça avait cassé notamment notre cabine à peinture... Et puis tout notre réseau d’air a été détruit, donc toute la partie mécanique a aussi été impactée, car on a besoin de ce réseau pour tout ce qui est outillage pneumatiqu­e pour nos machines...» expose Patrick Scandola.

Un beau geste

Sous le choc, avant de penser à eux, ils se tournent vers les autres : « Les 10 premiers jours après la tempête, on a surtout aidé au village... Et puis on a amené les agents EDF à droite à gauche, les experts, les assurances... On les a amenés sur tous les lieux sinistrés, car on connaît très bien la vallée, Et avec notre petit 4 x 4, on a pu aller un peu partout ».

Puis est venu le moment de faire l’état des lieux du garage.

« On a commencé à nettoyer notre atelier, on a bien avancé mais on a encore beaucoup à faire. Nous avons quand même pu rouvrir l’atelier mécanique mi-novembre. L’enjeu c’était aussi de garder nos employés...» Le garage emploie deux personnes et un apprenti. « Petit à petit, nous avons pu les reprendre, au fil des mois... C’est important pour nous, on a une bonne équipe ».

Et le don de matériel, notamment d’un nettoyeur haute pression et d’une caisse à outils de carrossier par le Rotary, a permis à l’établissem­ent de reprendre en partie son activité de carrosseri­e. « Mon frère a repris les travaux de tôlerie et peinture depuis début mars seulement, dans des conditions qui ne sont pas idéales. On ne peut pas prendre les grands véhicules... Pour la réfection de cette cabine et pour pouvoir prendre tous les véhicules, on n’a pas le choix que de tout refaire ».

Incertitud­es

Mais un nuage plane au-dessus de la petite entreprise familiale. « Nous n’avons aucune informatio­n officielle sur les études menées sur les berges et sur les bâtiments alentour. On entend dire qu’une partie de notre garage pourrait être condamnée dans le cadre du nouveau plan anti inondation­s. Pour l’instant, pas de confirmati­on officielle, on nous dit que tout est en cours. Mais pour nous, ce n’est pas facile parce que sur cette cabine de peinture qu’il nous manque, c’est un devis à environ 50 000 euros hors taxe ! Je ne peux pas investir un tel montant si, après, le bâtiment où elle va se trouver est condamné... C’est une grosse (Photo DR) inquiétude parce qu’il n’y a pas d’autres endroits à Tende où se relocalise­r. C’est mon père, Rino, qui l’avait créé à partir de rien. Mon fils est en train de prendre la suite, en tout cas il se forme..» La voix de Patrick Scandola s’étrangle à l’idée de voir le fruit du travail de trois génération­s fermer. Foutue tempête qui chamboule tout.

« Avant, on n’a jamais eu un seau d’eau à l’intérieur du garage, on a vraiment connu quelque chose d’inédit... Ce sont les embâcles qui ont dévié la rivière et l’eau est entrée par une porte qui a cédé...»

Pour lui, ça ne risque pas de se reproduire : « Le lit de la rivière s’est déjà élargi de 10 mètres au moins, comme on ne l’avait jamais vu. Et il n’y a plus rien à charrier en amont, plus aucune végétation rien... C’est la désolation. »

Attendre. Difficile de faire plus. « Ça fait cinq mois qu’on attend la décision de la préfecture... On comprend que ça doit être mûrement réfléchi c’est sûr, Mais on a besoin de se projeter. C’est difficile d’avancer parce qu’on ne peut pas entreprend­re les travaux, et parce qu’on doit freiner l’activité. On n’en est qu’à 60 - 70 % de notre chiffre d’affaires et on ne fait plus que 20 % de l’activité de dépannage que nous avions. Et comme nous ne pouvons pas répondre à toutes les demandes à cause des horaires de convoi, on a peur de perdre notre agrément, à cause de trop de refus de notre part...»

« On garde espoir »

L’incertitud­e. Comme celle qu’ils ont ressentie au lendemain de la tempête. C’était même du désespoir : « Quand on a vu l’état de notre vallée, quand on a vu l’état des routes, quand on a commencé à voir les images à la télé c’était un choc. On a cru qu’on ne s’en relèverait pas. Rien que le fait qu’il n’y ait plus d’accès italien, que pendant trois semaines, on a circulé que sur 2 km... C’était obligatoir­ement un coup dur pour notre métier, on travaille avec les voitures, moins il y a de circulatio­n, moins il y a de pannes etc. »

Les aides et la générosité leur ont fait remonter la pente. « Heureuseme­nt, nous avons eu les aides du Conseil départemen­tal, de la CCI, de la Région, de la Carf, etc. après la tempête. Et ce matériel, ça nous a sauvés c’est ça qui nous fait tenir et qui nous fait avancer C’est grâce à ce gros élan de générosité que nous avons pu rouvrir, que l’on continue, que l’on tient et que l’on garde espoir...»

YANN DELANOË

(Photo Jean-François Ottonello) dans ce litige, les torts doivent être partagés entre les deux parties : 1 000 euros d’amende chacun. Les avocats respectifs décrivent un véritable problème sociétal : celui des violences et brutalités qui peuvent encore exister à l’issue de l’expérience conjugale pour des couples non mariés. Chacun essaye d’agir pour représente­r au mieux les intérêts de leurs clients respectifs.

Quatorze jours d’ITT

Me Arnaud Cheynut, défenseur de la prévenue, n’a aucun doute. « C’est Monsieur qui a tapé le premier et ma cliente a réagi comme l’aurait fait tout un chacun. Elle a été tout de même sérieuseme­nt blessée avec quatorze jours d’ITT. Ce qui n’est pas le cas pour la partie adverse. Nous demandons la somme de 20 000 euros pour les dommages et intérêts. »

Me Erika Bernardi, conseil du prévenu, ne s’est pas laissé impression­ner par ces affirmatio­ns, jugées contradict­oires pour aboutir à la vérité. « Mon client était logiquemen­t en état de légitime défense. Je rappelle que le

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La famille du garage Scandola, avec un sourire retrouvé, et qu’ils espèrent ne pas avoir à perdre...

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