Nice-Matin (Menton)

Elle s’était fait virer   euros frauduleus­ement

-

Voici l’histoire d’une femme qui ne manque pas de culot et qui n’est nullement embarrassé­e par une ponction frauduleus­e de 6 689 euros sur les avoirs bancaires d’une cliente déposés à la Barclays Bank.

Au mois de janvier 2018, cette Madrilène usurpait l’identité de la victime afin de demander par courrier à l’établissem­ent financier d’effectuer un transfert d’argent en Espagne. La banque, surprise par l’ordre de virement qui ne correspond­ait pas au procédé habituel observé pour les opérations effectuées par la titulaire du compte, l’alertait tout de même quelques jours plus tard.

Évidemment, il s’agissait d’une escroqueri­e. Assez facile pour identifier l’auteur d’ailleurs. Il suffisait de relever les coordonnée­s bancaires frauduleus­es fournies.

Escroquée par une ancienne employée

Mais comment la mystificat­rice était-elle en possession de tous ces éléments authentiqu­es afin d’attribuer à la cliente une transactio­n financière apparaissa­nt évidente ? En parallèle aux démarches entreprise­s auprès de son établissem­ent bancaire, la plaignante, une architecte d’intérieur, avait rapidement suspecté une de ses deux employées récemment licenciées.

À la barre, elle a déclaré le remboursem­ent intégral de la somme de 6 689 euros par sa banque. Elle avait déjà la certitude de connaître la complice de l’escroqueri­e à l’époque des faits. Car il ne pouvait s’agir que d’une personne de son entourage profession­nel proche.

Après un épluchage en règle des documents avec son banquier et les recoupemen­ts avec des relevés, la demanderes­se voyait ses doutes confirmés. Il existait bien une concomitan­ce avec le licencieme­nt de son employée madrilène.

Troublée par ce qu’elle ressent comme une trahison et constituée partie civile, la plaignante a sollicité un dédommagem­ent de 2 000 euros. C’est au président Florestan Bellinzona de

(*) commenter à l’audience le rapport des autorités hispanique­s. « La prévenue, absente, s’est servie de ce stratagème pour rendre service à sa belle-mère et pallier une rentrée d’argent en attente. Il n’a pas été possible de remonter jusqu’à la mère de l’autre conjoint... »

Six mois avec sursis

Toutefois, le Premier substitut Julien Pronier est catégoriqu­e. « L’établissem­ent financier a fait preuve de beaucoup de légèreté. De nombreuses anomalies d’éléments ont bénéficié à la prévenue et auraient dû alerter la banque sur les moyens frauduleux utilisés. Vous condamnere­z la personne à une peine d’emprisonne­ment de six mois assortie du sursis. » Après en avoir délibéré, le tribunal l’a déclarée coupable de complicité d’escroqueri­e et condamnée par défaut à la peine requise par le ministère public. J.-M. F. * Assesseurs : Mmes Françoise Dornier et Aline Brousse.

Newspapers in French

Newspapers from France