Nice-Matin (Menton)

Le Palais en allumettes a reçu la visite du prince

On y serait plus à l’étroit que dans l’imposant Palais princier. Le travail minutieux – qui compte 32 500 allumettes – de Gérard Guttin, résident monégasque, a été, hier, salué par le prince Albert.

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De son propre aveu, il n’imaginait pas que son travail fastidieux de quatre années le mènerait à recevoir les félicitati­ons, en personne, du prince Albert.

32 500 allumettes, 200 tubes de colle, sept heures de travail par jour pour obtenir une reproducti­on miniature du Palais princier.

Une histoire personnell­e

« C’est formidable, un bel exemple d’un travail qui demande beaucoup de patience. De plus, il a bien trouvé sa place ici », félicite le prince en s’adressant au maître d’oeuvre, Gérard Guttin. Exposée en face de son modèle grandeur nature, la maquette a de quoi forcer l’admiration. « J’espère que je n’ai pas trop estropié votre palais », plaisante l’artiste.

Après un tel tour de main, les questions fusent.

Comment l’idée lui est venue ? « Pendant vingt-deux années de mon existence, le Palais princier faisait partie de mon voisinage. Mon père, Robert, était carabinier du prince. On vivait au troisième étage de la caserne du Rocher avec quatre autres familles. Notre salle à manger donnait sur la place du Palais », se souvient Gérard Guttin.

Comment s’est-il mis au modélisme ? « Ce sont mes petites-filles, du côté de ma femme, qui m’ont offert une maquette de la Tour Eiffel. En une journée, je l’avais bouclée, rigole Gérard. Puis, j’avais besoin de m’occuper l’esprit. J’ai décidé de m’attaquer à un chantier de plus grande ampleur. »

Et se procurer autant d’allumettes, compliqué ? « Les allers-retours

Le palais aux   allumettes.

au bureau de tabac étaient incessants. Ma femme a fait beaucoup de kilomètres pour m’aider. Il a

fallu ensuite détacher la partie inflammabl­e. Heureuseme­nt que je ne fume pas. » Longtemps, Gérard Guttin et (Photo Jean-François Ottonello)

le prince Albert ont discuté, comme si l’oeuvre les replongeai­t dans des souvenirs d’antan, encore bien présents. « Je me souviens, se remémore Gérard, s’adressant au prince, quand je venais jouer au football sur la place du Palais, et que je voyais votre mère au loin qui nous renvoyait le ballon. » L’émotion est palpable.

La maquette devrait rester visible pendant plusieurs mois, en espérant que la situation sanitaire s’améliore et qu’elle puisse être montrée à un grand nombre. En attendant, le prince Albert a lancé un « défi » à celui qui n’a encore qu’une modeste expérience malgré le travail remarquabl­e réalisé : une reproducti­on du musée océanograp­hique. Qui sait ? Même si, pour le moment, le septuagéna­ire préfère s’adonner au dessin « et voyager avec ma femme dès que possible ».

YANN DOUYÈRE

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