Bugs des cours à distance : vivement les vacances !
Les ratés de connexion se sont multipliés, hier encore, pour les ados qui tentaient de rejoindre leur classe virtuelle. Les explications du ministère ne convainquent guère les enseignants.
Quant ça ne veut pas... Il a fallu s’armer de patience, hier encore, pour suivre un cours à distance. Voire y renoncer tout simplement. Les promesses ministérielles d’un retour à la normale dès mercredi matin se sont heurtées à une réalité, dure mais implacable : « Ce n’est pas une semaine d’apprentissage, c’est une semaine fiasco ! » Certes, le verdict de Gilles Jean concerne moins les écoles que les lycées. Hier, le secrétaire départemental du SNUipp 06 n’a pas eu d’afflux de signalements comme mardi, lors du premier jour d’école à la maison (nos éditions de mercredi). Son homologue du SNES-FSU, en revanche, a constaté d’ellemême les ratés des cours à distance. « Je suis loin d’être la seule, insiste Fabienne Langoureau. J’ai reçu des captures d’écran “en panne”, “invalide”... Les enseignants sont découragés. »
Vous avez pesté contre la série « bugs, saison 1 » ? Vous détestez probablement « bugs, saison 2 ». Dans cette semaine de transition entre retour du confinement et vacances scolaires, ces couacs auront davantage focalisé l’attention que les avancées pédagogiques. Un phénomène national auquel ni la Côte d’Azur, ni ses voisins n’ont échappé.
« Nouvelles attaques »
Hier matin, le ministère de l’Éducation nationale a reconnu de nouvelles « difficultés » sur le site du Cned et le serveur Ma classe à la maison.
« Ils ont fait l’objet, ces dernières heures, de nouvelles attaques. Le CNED est aussi victime collatérale des attaques qui touchent d’autres sites éducatifs, via le fournisseur d’accès Renater. »
Une lueur dans la grisaille, tout de même : « L’ensemble des ENT [espaces numériques de travail] fonctionnent à nouveau. »
Mais les explications ministérielles laissent bon nombre d’observateurs sceptiques. Et OVH, l’hébergeur strasbourgeois pointé du doigt par Jean-Michel Blanquer, s’est défendu d’être responsable de la giga panne. « Mercredi soir, nous avons fait un test de connexion : ça fonctionnait, assène Fabienne Langoureau. Que l’on ne nous parle pas de piratage ! C’est juste que la plateforme n’est pas faite pour accueillir autant de connexions en même temps. »
« C’était l’enfer ! »
La preuve hier matin. Fabienne Langoureau était en visioconférence avec ses élèves (DR) du lycée Calmette, à Nice. « C’était l’enfer ! » Échecs de connexion, impossibilité à passer de la « salle d’attente » à la cyberclasse... « Au bout de 50 minutes, j’avais 22 élèves sur 35... Après avoir fait dix minutes de cours. Comment voulez-vous enseigner dans ces conditions ? »
Le point positif : « On garde le lien avec les élèves. » C’était, à vrai dire, la priorité de l’Éducation nationale pour cette « saison 2 ». Insuffisant, aux yeux de Fabienne Langoureau. «Ce n’est pas du cours. Il y a quand même un Bac en juin. On fait comment pour préparer nos élèves dans ces conditions ? » Elle plaide pour « l’annulation complète du grand oral ». Et pour utiliser d’autres supports, type Zoom, quitte à braver les consignes de l’Éducation nationale.
Ouf : l’épisode 1, saison 2 de la série « bugs » s’achève ce soir. Place aux « vacances apprenantes ». Et au diagnostic de ces ratés informatiques qui auront défrayé la chronique. Gilles Jean enrage : « On a des outils qui ne sont pas à la hauteur d’une pandémie. Résultat : Des gens ont été découragés et ne réessaient même pas. »
CHRISTOPHE CIRONE ccirone@nicematin.fr
« Contrôle technique moto : c’est toujours Non ». Partout en France, les motards ne relâchent pas la pression. La Fédération française des motards en colère des AlpesMaritimes (FFMC 06) « invite tous les usagers de deux et trois roues motorisés » à participer à un rassemblement ce samedi à 13 h au niveau de l’esplanade de la Pantiéro à Cannes. Le cortège se dirigera, ensuite, vers Nice pour l’arrivée annoncée place Massena.
Dans leur viseur : la directive européenne qui préconise une mise en place d’un contrôle technique moto à compter du 1er janvier 2022, alors que « l’assemblée nationale ou encore le Sénat ont (Photo Sophie Louvet) voté “non” ». Une évolution inutile, selon eux, puisque plusieurs dispositifs, comme la refonte complète du permis moto ont déjà été mis en place en France afin d’améliorer la sécurité des motards. Dans un communiqué de presse, la FFMC 06 se défend : « Malgré une augmentation notable du parc roulant des deux-roues motorisés, l’accidentalité a bel et bien baissé ». Et de dénoncer «le scandaleux lobbying des opérateurs de contrôle technique ! Ces opérateurs, qui bénéficieraient financièrement d’un contrôle technique moto, sont les mêmes qui font tout pour que le Parlement européen le mette en place : ils sont donc, juges et parties ! » S.L