Un Beausoleillois interdit de conduite à Monaco pour avoir renversé un piéton
Une femme a été renversée par un scooter le 13 novembre dernier, vers 14 h 40, sur le boulevard Princesse-Charlotte. La victime, prudente, traversait la chaussée sur un passage protégé quand elle a été heurtée brusquement par le pilote d’un deux-roues. A l’audience le choc apparaît incompréhensible. Il n’y avait aucun obstacle qui aurait pu éventuellement gêner la visibilité. Le conducteur, un quinquagénaire de
ne téléphonait pas non plus. Il n’écoutait pas de musique avec des oreillettes.
Le président Franck Vouaux a du
(*) mal à comprendre les raisons de la collision avec le piéton.
Il affirme ne pas avoir vu la dame traverser
« La vidéo démontre que Madame est aux trois quarts du passage quand vous la percutez. En quelque sorte, vous lui foncez carrément dessus. Elle s’est évanouie. A l’arrivée des secours, transportée au CHPG, les médecins ont diagnostiqué de multiples traumatismes et fractures. Avec un certificat médical de 30 jours d’ITT, la plaignante n’est toujours pas consolidée. Pourtant, vous n’étiez pas aviné. Regardiezvous
en l’air ? Étiez-vous distrait ? » L’agent d’entretien affirme à la barre « ne pas avoir vu la dame traverser. Je me souviens avoir glissé sur une bande blanche. Je cherche également à comprendre les causes de l’accident. Peut-être aije eu un instant de distraction ? » Conseil de la partie civile, Me Cyril Offenbach, du Barreau de Nice, a rappelé le difficile parcours médical de sa cliente qui a dû subir de multiples bilans de santé et des soins assidus.
« Cette femme, renversée sur la chaussée, est contrainte aujourd’hui à une quasi-immobilisation. C’est surtout inquiétant pour ses troubles d’équilibre. Cela la prive de sa passion consacrée à l’art. Le montant de la provision a été chiffré à 20 000 euros. Nous sollicitons également une expertise. »
C’est aussi l’incompréhension exprimée par le premier substitut Julien Pronier au cours de ses réquisitions. Car traverser dans un passage protégé devrait signifier une situation où le piéton ne risque absolument rien. « Il est surprenant qu’il y ait eu un choc. La chaussée était sèche. La seule explication ? Le conducteur du scooter n’était pas prêt à laisser la priorité au piéton. C’est grave ! Vous prononcerez un an d’interdiction de conduire en Principauté et une peine d’amende de 500 euros. » Sans avocat pour assurer sa défense, le prévenu estime n’avoir rien à dire pour répondre aux accusations.
Après en avoir délibéré, le tribunal l’a déclaré coupable de blessures involontaires et condamné à trois mois d’interdiction de conduire à Monaco et 500 euros d’amende. Il a attribué à la partie civile une indemnité provisionnelle de 20 000 euros.
J. M. F.