Régionales : l’exécutif agace en sondant les maires sur un report
Une lettre envoyée par le gouvernement aux maires leur demande s’ils préconisent le maintien ou le report des élections régionales et départementales. Une « manipulation », tonne l’opposition.
Le gouvernement demande ce week-end leur avis à tous les maires de France sur le maintien ou le report pour raisons sanitaires des élections régionales, ce qui lui vaut d’être accusé par l’opposition de « manipulation » pour se défausser d’une décision difficile.
Les préfets ont envoyé vendredi soir un message aux maires en leur demandant de se prononcer d’ici à demain midi sur les mesures sanitaires pour les scrutins régionaux et départementaux des 13 et 20 juin.
« À partir du moment où celles et ceux qui sont là pour organiser les élections dans nos territoires, c’est-à-dire les élus locaux, recommanderaient que cette élection puisse être décalée, alors je pense qu’il faudra suivre leur avis. Si on voit qu’une majorité d’élus considèrent que cette élection peut se tenir, alors maintenons-les », a justifié sur franceinfo la députée LREM Aurore Bergé.
« Les maires ne sont pas des pions »
L’épisode rejoue la valse-hésitation qui avait précédé le 1er tour des municipales, le 15 mars 2020, alors que la France était sous le choc de la première vague de Covid19 et sur le point d’être confinée. Les mises en garde de l’opposition contre un report éventuel avaient été vives. Si les avis sont plus partagés aujourd’hui dans l’ensemble des partis politiques, la lettre du gouvernement aux maires n’en a pas moins été vertement critiquée hier. « On est une fois de plus dans une manipulation du gouvernement pour reporter les élections », a assuré Christian Jacob, le président des Républicains.
Il s’agit selon lui d’une « manoeuvre pendant le week-end, une lettre le vendredi soir de manière précipitée avec demande de répondre le lundi, pour essayer de trouver un prétexte pour reporter les élections. » D’après M. Jacob, «on est face à un gouvernement qui cherche à se défausser de ses responsabilités parce que s’ils sont sur la logique de reporter,
(Photo AFP)
C’est égal, les dimensions prises par cette affaire picrocholine en disent long sur la nervosité du pays et peut-être aussi sur la légèreté de certains médias, non ?
Deux sièges pour trois. Ou plutôt un pour deux. De la rencontre entre l’Union européenne et la Turquie, à Ankara, l’histoire ne retiendra que cela : la partie de chaises musicales qui s’est jouée entre le président du Conseil européen et la présidente de la Commission ; et le «ahem!» courroucé d’Ursula Von der Leyen, laissée plantée là, tandis que ces messieurs, Recep Tayyip Erdogan et Charles Michel, se calaient dans les fauteuils.
De ce « sofagate », incident diplomatico-protocolaire aussi ridicule que choquant, personne ne veut assumer la responsabilité.
Les Turcs jugent « offensant » le procès en misogynie qui n’a pas manqué de s’abattre sur eux (on ne prête qu’aux riches) : « Nous avons respecté les requêtes des Européens. » Du côté européen, on se perd en arguties sur l’ordre de préséance entre les deux têtes de l’Union (qui se détestent cordialement).
« Toujours privilégier l’hypothèse de
la connerie », disait Michel Rocard. Va, donc, pour une boulette des services chargés de préparer la rencontre.
Mais tout de même, il aurait été si facile pour Charles Michel de céder sa place ! Le sens politique aurait dû l’y inviter autant que l’élémentaire courtoisie. À retardement, il se confondra en regrets et en excuses… tout en se justifiant par le souci de ne pas compromettre le rapprochement avec la Turquie.
« C’était peut-être une erreur », concède-t-il du bout des lèvres. Non, c’était une faute.
Mardi
Jeudi
Adieu l’ENA. Bonjour l’Institut de service public. Notre énarque président compte donc mener à bien la réforme dont ses prédécesseurs avaient rêvé.
On connaît le procès fait à la grande école : endogamie, déconnexion, esprit de caste. Le nouveau dispositif fera-t-il mieux ? Ne préjugeons pas.
Mais observons que l’annonce a suscité des réactions plutôt tièdes. Comme si la France n’était pas si pressée au fond de se priver d’un bouc émissaire familier, et assez commode. Comme si les énarques, ces aristocrates de la République, tour à tour enviés et brocardés, admirés et craints, concentraient en eux toute l’ambivalence des relations que les Français entretiennent avec leur État : forcément insuffisant en regard des attentes qu’on place en lui.