Loi Molac : un pas pour la
Adoptée la semaine dernière par le Parlement, la loi Molac constitue une avancée considérable pour les langues régionales. Voici ce que ça pourrait changer pour le parler de Menton.
Pour les défenseurs des langues régionales, c’est historique. Le Parlement a adopté la semaine dernière la proposition de loi Molac – du nom du député Paul Molac qui l’a rapportée – relative à la protection patrimoniale des langues régionales et à leur promotion. Un vote qui pourrait avoir une portée considérable pour la valorisation et l’enseignement des langues régionales en France, y compris le mentonasque !
Concrètement, le texte de loi vise à apporter des mesures de protection et de promotion des langues régionales dans trois domaines : le patrimoine, l’enseignement et les services publics.
La reconnaissance d’un patrimoine linguistique
La langue française et les langues régionales sont désormais incluses dans la définition du patrimoine.
Le statut de trésor national
Ce statut, qui entraîne l’application d’un régime particulier de protection, pourra être accordé aux biens présentant un intérêt majeur pour la connaissance des langues françaises et régionales. Il pourra s’agir, par exemple, de manuscrits, d’enregistrements, de documents administratifs…
L’enseignement immersif
Imaginez un cours d’histoire ou de mathématiques en mentonasque… L’enseignement dit « immersif » consiste en un enseignement effectué en langue régionale pour la plus grande partie du temps scolaire. Déjà proposé dans plusieurs réseaux d’écoles privées tels que les écoles Calandreta pour l’enseignement en occitan ou Diwan pour le breton, cette forme d’instruction n’était jusqu’à présent pas possible dans les écoles publiques. Non obligatoire, la mise en place de ces filières d’enseignement, en parallèle des filières « classiques » restera soumise à la décision des parents et pédagogues.
Un forfait scolaire
Le texte prévoit aussi d’obliger les communes résidentes, qui ne disposent pas d’écoles bilingues, à contribuer aux frais de scolarité des écoles privées sous contrat proposant un enseignement bilingue. Par exemple, si un enfant résidant dans la commune de Menton est inscrit à l’école privée bilingue Calandreta de Nice, cette dernière recevra une dotation de la Ville de Menton pour les frais de scolarité de l’enfant.
La signalétique bilingue
Apercevoir des traductions en langue régionale sur des bâtiments publics, des panneaux de signalisation ou encore des documents institutionnels, ce sera désormais possible ! Le texte autorise clairement les services publics à recourir à ces traductions. (Photo archives Michael Alesi)
L’emploi dans les actes d’état civil
Tous les signes diacritiques en langue régionale (par exemple, l’accent aigu sur la lettre « i » ou « o » en catalan, ou bien le tilde, utilisé en breton et en basque) seront désormais autorisés dans les actes d’état civil. Les parents qui choisissent des prénoms traditionnels régionaux n’auront ainsi plus à sacrifier l’accent sur le prénom de leur enfant ou à passer devant la justice…