Nice-Matin (Menton)

Des cercueils symbolique­s fleurissen­t sur les platanes

Des « seniors » d’Entrevaux ont mené une action choc, après le nouvel accident mortel qui a eu lieu sur la RD4202 menant à Le but : dénoncer l’inaction des autorités.

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Les jours passent et la mobilisati­on ne cesse de grandir dans la vallée du Var. Depuis le dernier accident mortel sur la RD4202 entre Entrevaux et PugetThéni­ers (le 4e depuis 2014), où une maman et sa fille se sont tuées le 1er avril, plusieurs initiative­s ont vu le jour pour que des travaux de sécurisati­on soient entrepris.

Hier matin, à l’aube, une poignée d’anciens élus ont décidé de mener une action choc, en accrochant à chaque arbre sur lequel les automobili­stes ont perdu la vie, des cercueils où sont écrits l’année de l’accident et l’âge du ou des défunts. Au total : seize ont été accrochés.

«Çafaitmal»

Parmi les personnes mobilisées, l’ancien maire d’Entrevaux, Gilbert Laurent, mais aussi Richard Champoussi­n, ancien adjoint, expompier et actuel président de l’Associatio­n de protection du patrimoine entrevalai­s.

« C’est un collectif de seniors qui s’est mobilisé, raconte ce dernier. On avait déjà combattu cette histoire d’accident en 1994, après l’accident d’un jeune de .À l’époque, déjà, on demandait une glissière. Là, on revient à la charge. Ça fait mal de voir que les pouvoirs publics ne prennent pas ça en considérat­ion. C’est aberrant ».

Les accidents mortels réguliers, les mêmes problèmes identifiés, la situation figée depuis des années… Comme beaucoup, l’ancien adjoint entrevalai­s souligne que « les gens commencent à en avoir marre ».

« Ce n’est quand même pas un projet pharaoniqu­e, une glissière de 3km».

« Les impacts sont toujours sur les arbres »

Pour rappel, la direction des routes des Alpes-de-Haute-Provence avance qu’il n’y a pas la place entre la route et les platanes, pour y installer une glissière de sécurité. Poussés par le sentiment que rien n’a changé en trente ans, ils ont décidé de faire appel à la mémoire collective pour comptabili­ser les décès.

Le plus ancienneme­nt recensé date de 1992. « On ne voulait pas mettre n’importe quoi. On s’est rencardé au niveau du Sdis, de la mairie… Quant aux arbres, on les connaît. On se rappelle, comme les pompiers et les riverains. Et les impacts sont toujours sur les arbres. »

Seize « cercueils » faits à la main

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