TENNIS Le message du patron
Novak Djokovic n’avait plus joué depuis son titre à Melbourne en février. Résultat, le numéro 1 mondial a balayé le prometteur Sinner en deux sets
Visiblement totalement remis de la déchirure abdominale qui l’avait fait souffrir à Melbourne, le Serbe affrontera Daniel Evans (e) pour une place en quarts.
Jannik Sinner renvoyé à ses chères études ? Ce serait légèrement faire injure au talent du prodige italien, 22e mondial, à 19 ans.
Mais, bon... Le patron, c’était bien Djoko, hier. Installé dans le court, le numéro 1 mondial n’a jamais été mis hors de contrôle. Les plus grosses frappes, c’était lui. Les gros retours, aussi. Les amorties, il s’en est régalé. Une diabolique efficacité et un toucher à faire rêver tous les joueurs du dimanche et les autres.
L’unique moment de vraie bagarre s’est infiltré dans la première manche. Le Serbe menait 5-2, mais Sinner profitait de quelques erreurs du numéro 1 mondial pour se rapprocher à 5-4.
Sur son service, l’Italien remportait l’échange pour effacer une première balle de set. Sur la 2e, Djokovic sortait la grosse artillerie, notamment un énorme revers long de ligne. 6-4, et le poing rageur du ‘’Djoker’’. Une affaire joliment pliée et une autoroute dans la 2e manche pour Djokovic. On savait que le numéro 1 mondial, résident monégasque, avait profité de son chez-lui princier pour enchaîner les séances sur terre. On sait désormais que le Serbe (toujours numéro 1 à la Race) a plutôt parfaitement digéré sa retraite de deux mois depuis Melbourne. Djoko paraît frais et dispo. À Monaco, il n’a plus dépassé les quarts depuis sa finale en 2015. Il a effacé hier pas mal de questions et se pose en favori de cette édition feutrée et humide. « Je pense que ‘’solide’’ est le bon mot pour décrire ma performance aujourd’hui (lire hier), a commenté Djokovic. Je suis rentré sur le court avec la bonne intensité, la bonne concentration. Contre Sinner, il faut laisser passer la tempête, et trouver des angles. Je sais que je peux mieux jouer. Je travaille dur pour jouer à un plus haut niveau ». Étrangement, Novak Djokovic n’a encore jamais affronté David Evans (30 ans) son adversaire des 1/8es. Un Britannique présumé non terrien. « Il est très dynamique et utilise bien le slice, averti Djoko. Je sais ce qu’il faut faire pour être au sommet de ma forme à RolandGarros, a conclu le numéro 1 mondial. «Tout est différent depuis 15 mois, il faut s’adapter. J’ai une très bonne équipe autour de moi. Jouer sans public est très bizarre. Mais j’essaye de voir le côté positif. Tout est calme, tu peux te concentrer sur toi-même encore davantage ».
FRANÇOIS PATURLE
Comment dire en public que l’on adore son papa, mais qu’il ferait bien, de temps en temps, de tourner fois la langue dans sa bouche avant de s’exprimer. Interrogé sur les sorties médiatiques de son paternel, Sedjan, qui a dit que « Federer est un grand champion, mais pas un grand homme », Novak ne s’en est pas si mal sorti.
« J’aime mon père. Mon père est le plus grand soutien que j’ai eu, surtout dans les premiers jours. Mais évidemment, je ne peux pas influencer tout ce qu’il dit. Je veux dire, c’est comme ça, il est comme il est (souriant). Chacun pense avec sa propre tête. Je dois l’accepter et le respecter. Mon père est un homme très, très passionné. Il me protège et il m’aime. Je sais qu’il le fait avec les meilleures et les plus pures intentions. Peutêtre que nous disons ou faisons tous des choses qui peuvent offenser d’autres personnes. Je comprends cela. Je suis toujours aux côtés de mon père et de tout ce qu’il fait. Nous sommes une famille. Bien sûr que je vais rester de son côté et le protéger. Tout le monde a le droit de dire ce qu’il pense même si je ne peux pas toujours être d’accord avec tout ce qu’il dit. »
. DJOKOVIC (Ser)
Sinner (Ita/)
Evans (G-B/)
Hurkacz (Pol/)
Goffin (Bel/) e