Pourquoi n’y a-t-il pas
Monaco est sans doute l’un des rares pays développés à ne pas avoir de librairie indépendante. Pour autant, le livre reste bien présent en Principauté et à ses frontières des initiatives encourageantes existent.
Il y a quelques semaines, en France, on s’émouvait de la fermeture des librairies Gibert Jeune situées autour de la place Saint-Michel au coeur du quartier Latin à Paris. Un symbole de la plateformisation du commerce.
À Monaco, cela fait près de 20 ans que les dernières librairies indépendantes ont mis la clé sous la porte. C’était en 2002, coup sur coup, « Les Beaux livres » rue des Iris, les « Éditions Pastorelly » de l’avenue Saint-Laurent et le « Quartier Latin », boulevard Princesse-Charlotte fermaient définitivement leur rideau, sans être remplacées depuis. Pas encore le signe d’une généralisation du commerce en ligne à l’époque, mais une fermeture poussée par la féroce concurrence des géants de la grande consommation qui s’installaient alors en Principauté : la Fnac et Carrefour.
Depuis, à Monaco on achète ses livres dans les rayons de ces deux enseignes et on emprunte dans ceux, bien fournis, de la bibliothèque Louis-Notari. Certains lecteurs ont aussi pris des habitudes ailleurs, juste de l’autre côté de la frontière. en allant flâner dans les librairies. » Si un tel projet devait voir le jour, Charlotte Casiraghi avait alors assuré qu’elle encouragerait l’initiative.
L’absence de librairie à Monaco, c’est un sujet sur lequel s’est déjà penchée la commission de la culture et du patrimoine du Conseil national. Une commission présidée par Daniel Boeri, qui – aux côtés du gouvernement de Monaco – oeuvre à la promotion de la culture en Principauté et en « éclaire certaines parties moins mises en lumière », précise Michèle Dittlot, la vice-présidente.
« Le livre est loin d’être mort à Monaco, poursuit Michèle Dittlot. Il n’y a qu’à voir le nombre d’événements qui se montent autour de la lecture. Alors un projet de librairie en Principauté, c’est viable. C’est une question qu’on a déjà abordée au sein de notre commission. Si un tel projet devait être lancé à Monaco, dans la mesure où il serait acceptable, le gouvernement pourrait en faciliter l’implantation. Mais il faut que les demandes existent… »