: en Principauté, trois librairies mettent la clé sous la porte
(Photo archives Monaco-Matin)
C’était en 2002. Une sale année pour le livre en Principauté. Cette année-là, coup sur coup, trois librairies ont mis la clef sous la porte : « Les Beaux livres » rue des Iris, les « Éditions Pastorelly » de l’avenue Saint-Laurent et le « Quartier Latin », boulevard Princesse-Charlotte.
« Une opération pour dénoncer la concurrence des grosses enseignes »
Jean-Michel Goupillou, qui depuis 1984 fait rayonner bien au-delà de Roquebrune-Cap-Martin la librairie des Mandarins, se souvient de la fermeture du « Quartier Latin » : « C’était une grande librairie, à quelques mètres de l’Alcazar de Beausoleil. Elle a fermé peu de temps après l’ouverture de Carrefour Fontvieille [l’enseigne s’était installée à Fontvieille en lieu et place des établissements Expert] et celle d’une autre grosse cylindrée, la FNAC au Métropole.
»
« Je m’en souviens très bien car, à cette époque-là, une radio avait demandé au patron du Quartier Latin d’intervenir sur une opération dans la galerie de Carrefour pour dénoncer justement le risque de concurrence déloyale de ces grosses enseignes sur les libraires indépendants. Il n’a pas accepté, alors ils sont venus me voir pour que j’intervienne, ce que j’ai fait. J’ai passé deux semaines dans le hall de Carrefour avec un auteur de littérature et un autre de BD. Une Monégasque était alors venue me voir en me disant qu’elle n’achetait plus de livres, car elle se trompait tout le temps, faute de conseils, elle choisissait en fonction de la couverture. Je lui ai redonné le goût de lire avec Le Parfum de Patrick Süskind. Vingt ans plus tard, elle fait toujours partie de mes clientes car ici elle est conseillée. Cela, elle ne le trouve que dans les librairies. »