Armé jusqu’aux dents pour se défendre : il prend du sursis Tribunal correctionnel
Contrôlé en septembre dernier, le prévenu, au casier judiciaire déjà chargé en France, avait notamment sur lui une arme létale.
Peut-être dans l’incapacité de s’armer de courage, un jeune Stéphanois avait fait le choix de s’armer jusqu’aux dents. Bombe lacrymogène, pistolet à plomb, cutter, couteau… Les policiers ne s’attendaient pas à découvrir un véritable arsenal dissimulé dans son véhicule, au cours d’un contrôle aléatoire de la circulation le 26 septembre 2020, vers 15 heures.
Les raisons de la présence de ce matériel d’attaque à portée de main ? Se défendre ! Garantir sa propre sécurité.
Un casier judiciaire déjà chargé
À l’audience, le célibataire de 25 ans rapporte les récits de récentes rencontres violentes dont il était la cible pour justifier la possession de son équipement. Le président Florestan Bellinzona peut admettre juste la manière de s’opposer aux offensives d’un agresseur… par le dialogue.
Mais est-ce encore possible avec l’esprit, l’humeur combative démontrée par le prévenu ? « Vous avez un casier judiciaire français avec des mentions de rébellions, violences, violences avec incapacité, circulation sans assurance… Pourquoi (Archive N.-M.) n’avez-vous pas déclaré ces armes ? » Cela n’a pas l’air facile, pour ce chômeur au moment des faits, d’avouer sa peur d’entreprendre pareille démarche ? « C’est une erreur certaine balbutie-t-il. Je le regrette plus encore à cette heure. » OEil pour oeil, dent pour dent… La solution n’est pas véritablement adaptée pour plaider sa cause avec le maniement d’armes dangereuses et surtout létales s’il s’agit du pistolet.
Indulgence du tribunal
Alors, le Premier substitut Cyrielle Colle conseille au Stéphanois de se rendre à l’évidence. « Vous devez être vigilant pour l’avenir. Vous avez acquis ce matériel quelques semaines avant d’être contrôlé en Principauté. Il est tout aussi dangereux pour le prévenu. Il n’a pas entendu la leçon de la justice française quand elle l’a condamné à des peines pour des motifs de violences avec armes. C’est la dernière « fragilisation « autorisée par ce tribunal. »
La parquetière n’a pas voulu interrompre l’amorce d’une réinsertion professionnelle avec un poste de magasinier dans un supermarché. Avec du ferme, toutes les voies à l’emploi seraient bloquées. Quatre mois avec sursis pour un ultime message d’indulgence.
Un passif familial lourd
Plus axé sur le potentiel de l’intéressé, son défenseur, Me Flavien Barioz, du Barreau de Lyon, se demande si son client va s’enfoncer dans la délinquance ? Ou bien eston en face d’un personnage moins inquiétant qu’il puisse paraître ? Car il semble donner certains gages de réinsertion. « Il a un passif lourd avec ses frères. Alors, il a cru que la meilleure façon de se défendre passerait par les armes, achetées dans une armurerie avec une carte bleue. La méthode n’a rien à voir avec des voyous qui s’équipent avec des flingues proposés sous le manteau. C’est un gentil garçon. Adaptez la peine à son profil. Monaco, lui a fait prendre enfin son cas au sérieux. » Le tribunal limitera la peine à un mois avec sursis et la confiscation des armes. JEAN-MARIE FIORUCCI *Assesseurs : Mme Geneviève Vallar
et M. Adrien Candau.
C’est l’un des premiers interlocuteurs vers lequel s’est tournée Ghislaine Parassol. Et pour cause : le service action sociale de proximité du conseil départemental du Var accompagnait déjà Georges, pour son Allocation personnalisée d’autonomie (Apa). C’est donc naturellement que Ghislaine a contacté son assistant socio-éducatif. L’un des nombreux agents du conseil départemental, employé dans le cadre de la compétence sociale, l’une des principales vocations de la collectivité.
Caroline Serre, directrice du service, détaille les missions auxquelles font face les travailleurs sociaux du Var : « Dans le cadre de la déclinaison départementale des politiques sociales, nous sommes engagés dans l’accompagnement social, l’insertion, mais aussi la protection de l’enfance ou encore la protection des femmes vulnérables. Avec comme mots d’ordre : l’accueil, l’écoute active, l’orientation et l’accompagnement. » Et ce n’est pas rien.
Sur l’ensemble du département, toute personne peut entrer en contact avec le service social. Cela se fait notamment via les Unités territoriales de solidarité (UTS) ou les centres médico-sociaux. Des lieux d’accueil pour les démunis. « Nous travaillons évidemment en partenariat avec les acteurs du terrain, notamment les CCAS. Reste que dans nos centres, nous recevons tout le monde. » Et bien souvent, après une évaluation de la situation des visiteurs, l’accès aux droits nécessite une orientation vers un autre service. Avec une problématique récurrente : le non-recours. « Une partie de la population a du mal à accéder à ses droits. On lance des actions pour aller au-devant de ces personnes, les capter pour lutter contre ce phénomène, parfois accentué par la fracture numérique. Donc nous faisons des entretiens à 360° pour ouvrir des droits partout où c’est possible. » Mais en période Covid, ce n’est pas toujours simple. « Les permanences d’accueil restent ouvertes, mais sur rendez-vous. Un numéro Vert(1) a été lancé, et il remplit sa fonction. On traite en urgence la rupture d’hébergement, la rupture de ressources, le volet enfance évidemment. Mais aussi la problématique rencontrée par les travailleurs indépendants, qui bien souvent ont basculé dans le RSA. »
1. 0.800.830.053.