Manif anti-pass : à Nice, toute une avenue isolée
Hier après-midi, l’avenue Jean-Médecin s’est retrouvée séparée du reste de la ville, entourée par des camions de gendarmerie, car visée par un périmètre d’interdiction. Ambiance.
Il y a eu quelques moments de flottement sur l’avenue JeanMédecin, hier après-midi. En plein samedi, l’une des principales artères commerçantes de Nice a vu arriver des camions de gendarmerie, qui ont bloqué l’accès aux rues perpendiculaires. Objectif : ne pas laisser entrer les manifestants (environ 1 000 selon la police et 5 674 selon les gommettes, mode de comptage des militants) dans ce périmètre interdit par arrêté préfectoral.
Shopping et lacrymo
C’est donc sous les regards étonnés, amusés et curieux des passants que les manifestants ont déambulé rue Lamartine, la parallèle, en essayant de forcer chaque barrage mis en place par les forces de l’ordre. Des essais qui ont été repoussés par les agents chargés du maintien de l’ordre, notamment à l’aide de gaz lacrymogène. Certains manifestants ont quand même réussi à passer et se sont retrouvés sur la fameuse avenue. Se mêlant ainsi aux personnes qui s’y baladaient. « Ils ne nous dérangent pas, mais bon, on n’a pas spécialement envie de les rejoindre », rigole une jeune fille.
Et alors que le cortège progressait vers l’avenue Thiers, les forces de l’ordre ont créé une zone blanche sur Jean-Médecin, vidée de toute personne, qu’ils ont progressivement étendue jusqu’à l’intersection (Photo Frantz Bouton) avec la rue de Paris. « C’est étonnant. On venait juste faire quelques courses et on se retrouve face à des gendarmes, matraques à la main », témoignent deux jeunes femmes, pas très rassurées. Le cortège scindé en deux, une partie a alors investi la gare SNCF, avant de descendre sur les rails de la voie A, entraînant quelques retards de train. « Là, ça commence à être compliqué », glisse un agent de police. En plus des forces de l’ordre en uniforme, certains fonctionnaires sont en civil. Quatre d’entre eux portaient un brassard « liaison et information ». Leur but : désamorcer les conflits, donner des recommandations aux manifestants, pour éviter les tensions. Des atouts dans ce genre de rassemblement, où les manifestants eux-mêmes ne savent pas vraiment où ils vont. Un flou présent toute l’après-midi... jusqu’à la fin de la manifestation. Vers 18 heures, un premier groupe est parti sur la promenade des Anglais, alors qu’un deuxième est remonté vers la gare. Puis, vers 19 heures, la manifestation s’est terminée place Garibaldi. « Et ça continue samedi prochain », ont promis les manifestants.
ALICE PATALACCI apatalacci@nicematin.fr