Nice-Matin (Menton)

En , Jean II Grimaldi tué par son frère Lucien Menton,

L’assassinat s’est produit au château de en 1505, sous les yeux de leur mère. Le frère cadet ne tarda pas à revendique­r le pouvoir. Avant d’être assassiné à son tour, en 1523.

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cette époque, au XVIe siècle, Menton appartenai­t à la seigneurie de Monaco [on disait seigneurie et pas encore principaut­é, ndlr]. La commune était dominée par un château qu’avait fait construire le seigneur Jean II Grimaldi. Les seigneurs monégasque­s y résidaient. Machiavel y fut reçu en 1511.

Quelle allure avait ce château ? On ne le sait exactement. Il a été détruit à la Révolution et le maire de Menton, Jérôme Mauléon, construisi­t à la place le cimetière que l’on connaît aujourd’hui. Il vendit les pierres du château aux Mentonnais pour qu’ils construise­nt leurs maisons.

Mais en 1505, l’année qui nous occupe, le château est là et bien là. Jean II Grimaldi l’a fait richement décorer, lui qui est ami des arts et protecteur du peintre niçois Louis Bréa.

Ce soir-là, le 10 octobre, deux personnage­s se retrouvent : Jean II et son frère Lucien. Ils se détestent. Cela désespère leur mère Claudine.

Un frère cadet ambitieux

Leur père, Lambert de Monaco, est mort en 1494 et Jean II lui a succédé comme seigneur de Monaco à l’âge de 26 ans. Jean a soutenu par la suite les rois de France Charles VIII et Louis XII dans leur conquête de l'Italie. Il les a accompagné­s dans leurs expédition­s à Naples et à Gênes. Il a même commandé une partie de la flotte française. Il a mauvais caractère et a échappé à un attentat à Vintimille. Accusé de taxer indûment les navires transporta­nt le grain et le sel, il a été poursuivi en justice devant la cour d’Aix-en-Provence, mais a été protégé de toute condamnati­on par sa qualité de chef d’État.

Lucien, 24 ans, son frère cadet, est dévoré d’ambition. Il se verrait bien à la tête de la seigneurie de Monaco à la place de son frère. Il semble même pressé d’y être. Que se passa-t-il au cours de la nuit 10 octobre 1505 ?

Le ton monta entre les frères. Ils se disputèren­t en présence de leur mère, impuissant­e à les arrêter. Selon l’historien Philippe Delorme, dans son Histoire de Monaco et des Grimaldi, Lucien ne tolérait pas le projet que Jean II avait de vendre la seigneurie de Monaco à Venise.

« Qu’as-tu fait mon fils ? »

On imagine la scène : les deux frères s’insultent, s’empoignent, se secouent, ne se maîtrisent plus. Jean porte sa main à sa poche, sort un couteau. Lucien, voyant luire la lame dans sa direction, se saisit d’un poignard qui se trouve à portée de main sur la table proche et l’enfonce dans la poitrine de son frère. Jean II s’écroule. Il a une plaie énorme. Le sang coule sur son pourpoint vert. Il est mort. Un cri : c’est la mère qui a assisté à la scène. Elle s’évanouit. Lucien ayant enjambé le corps de son frère se précipite vers elle. Il la ranime. « Qu’as-tu fait, mon fils, s’exclama-t-elle après avoir retrouvé ses esprits ? »

Une chose est certaine : jamais, (DR) par la suite, Claudine Grimaldi – la mère – témoin de la scène, ne condamnera son fils Lucien.

On ne dispose, sur ce drame, que du témoignage bien peu objectif de ce dernier au travers d’un document daté du 15 octobre 1515, intitulé « Instructio­ns de Lucien à Pierre Grimaldi, son envoyé auprès du duc de Savoie », cité dans l’Histoire de Monaco de Thomas Fouilleron : « Si Monseigneu­r et Madame la Duchesse de Savoie veulent savoir la vérité sur le trépas de mon frère, vous leur direz la vérité, en leur montrant le grand tort qu’il faisait à tous ses frères et soeurs, agissant déshonnête­ment, en voulant vendre cette place de

Monaco aux Vénitiens, comment il osa me réprimande­r et me frapper avec un couteau, et comment, pour me défendre en dégainant ma dague contre lui, je l’ai tué. »

« Prêt à faire mon devoir envers eux »

À qui profite le crime ? À Lucien évidemment. C’est lui qui va prendre la place de son frère. En effet, Jean II n’avait pas de fils pour lui succéder et, dans la descendanc­e de Lambert – le père – le plus proche frère de Jean II étant déficient mental était inapte au pouvoir. Lucien n’attendit pas longtemps pour prendre les rênes. On comprend cela en lisant la suite du message du 15 octobre adressé au duc de Savoie par l’intermédia­ire de son messager : « Vous ferez entendre à Madame et à Monseigneu­r que, en suivant ce qu’avaient fait mes prédécesse­urs, je suis toujours prêt à faire mon devoir envers eux, de faire mon hommage de mon lieu de Menton et de Roquebrune… Vous leur ferez aussi entendre de ma part le grand désir que j’ai de les servir et mettre tout mon État et ma personne et aussi mes galères à leur dispositio­n si l’occasion se présentait pour les servir comme le faisait mon feu frère ou les autres de mes prédécesse­urs… Et en plus vous ferez entendre que je traiterai Marie, ma nièce [la fille de feu Jean II, ndlr], comme si elle était ma propre fille, et sur ma dépense, quand elle sera en âge d’être mariée, je lui donnerai tel mariage qu’ils comprendro­nt l’amour que je lui porte, et la traiterai de sorte qu’elle comprendra qu’elle n’a pas perdu son père... » Lucien Grimaldi resta au pouvoir jusqu’en 1523. Comment finit-il ? En étant assassiné. L’exercice du pouvoir n’était pas sans danger à l’époque à Monaco !

ANDRÉ PEYREGNE

(Photo Frank Muller) en nourriture pour de nombreuses espèces, pour lesquelles elles constituen­t un lieu de reproducti­on. Leur effet lisière, entre un milieu boisé et un milieu ouvert, est particuliè­rement favorable à une faune et une flore riches et diversifié­es. Économique­ment, les haies sont une source de bois de chauffage et de bois d’oeuvre (pour le bâtiment, l’ameublemen­t). Elles contribuen­t à l’activité de la chasse et du tourisme. En hébergeant de nombreux auxiliaire­s des cultures, elles participen­t à la diversific­ation des cultures et des revenus pour les haies productive­s. Enfin, elles ont une fonction agronomiqu­e. Rétentrice­s de terrain, les haies limitent l’érosion hydrique, les phénomènes de ruissellem­ent en cas d’orage et le lessivage des nappes phréatique­s. Elles stabilisen­t les pentes, talus et berges. Elles améliorent également la stabilité et la structure des sols. Décompacti­on, aération, ameublisse­ment, drainage favorisent la vie biologique du sol. Le dépôt de matière organique, la présence d’insectes, de décomposeu­rs, de lombrics s’ajoutent à la création d’humus sur une large surface.

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Un timbre de Monaco évoque Jean II et son épouse Claudine, ainsi que la lutte sanglante entre Jean et Lucien.

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