Un après la tempête Alex : comment agir ensemble
Dans l’attente des résultats de l’enquête « Où en sommes-nous 1 an après la tempête ? », une table ronde a été organisée à permettant d’identifier les chantiers humains prioritaires.
Une table ronde organisée par l’association CLEA, « C’est l’Enfance de l’Art », et le Prieuré, établissement de l’APREH, a réuni une vingtaine de témoins et d’acteurs engagés, bénévolement et professionnellement dans l’accompagnement, le soutien des tout-petits et des personnes fragiles. À l’invitation de Paulette Séméria, présidente, de Laurence Boetti-Forestier, infirmière, directrice de crèche et conseillère régionale, et en présence de Sylvie Rayna, chercheur et psychologue de l’éducation (laboratoire Experice-Université Sorbonne Paris Nord), cette rencontre voulait esquisser un bilan et ouvrir des perspectives pour la petite enfance, les familles et les professionnels dans la vallée de la Roya, un an après la catastrophe liée à la tempête.
Les participants ont apporté leurs témoignages, partagé leurs réflexions sur les difficultés des professionnels et tenté une analyse des conséquences pour le développement harmonieux des enfants. Tous se sont dits touchés par la détresse des gens, mais aussi par la grande solidarité, d’ici et d’ailleurs. L’évocation de la catastrophe et de ses suites, vrai traumatisme, ont ranimé de vives émotions, mais c’est aujourd’hui une occasion de s’ouvrir, une chance de créer des associations, de répondre à des besoins nouveaux, d’inventer des formes d’action et de relations, sans tout attendre de l’État ou des collectivités. L’absence de certains services publics ou leur difficulté d’être présents dans la vallée, impose de faire du lien et de mieux se connaître « en restant ici ».
« À force de puiser dans les ressources »
Une part importante des projets et perspectives de travail en réseau pour lutter contre toutes les formes d’isolement et d’épuisement professionnel pourront venir de l’art et la culture, leviers de prévention puissants.
Les organisateurs seront d’ailleurs très attentifs aux résultats de l’enquête psychologique « 1 an après, comment ça va ? », en cours de diffusion par le Net et courrier postal, pour voir les priorités et mesurer plus finement les besoins des habitants de la Roya.
Ce rassemblement de socio-professionnels était primordial, car « à force de puiser dans les ressources, les ressources s’épuisent ». Écoute, soutien et formation pourront être les trois piliers de la démarche à venir, avec un projet de territoire et la mise en place d’actions, comme des séminaires, des échanges de professionnels à inventer, des psychologues mutualistes qui pourraient se rendre disponibles. Des fenêtres se sont ouvertes, la tempête a révélé des choses, des manques, mais aussi des potentiels formidables, pour prendre soin de l’humain, en même temps qu’il faut prendre soin de la nature.
S. F.