Nice-Matin (Menton)

Procès Pastor : Janowski

Le procès en appel de l’assassinat à Nice de la milliardai­re et de son chauffeur s’est ouvert hier à Aix. Les accusés campent sur leurs positions. Les enfants d’Hélène Pastor, eux, prennent plus que jamais soin de s’éviter.

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Il arrive à pas lents, s’aidant de sa béquille, entouré par ses avocats. Elle le suit d’une cinquantai­ne de mètres, frêle silhouette précédant son imposant garde du corps.

À bonne distance. Gildo Pallanca Pastor s’arrête quelques instants devant la cour d’appel d’Aix-en-Provence, accueilli par les micros et caméras. Sa soeur, Sylvia Ratkowski Pastor, passe sans un regard, sans un mot. Il est des silences lourds de sens. Quatorze heures, hier. Cette fois-ci, le procès en appel de l’affaire PastorDarw­ich est bien lancé. Après deux reports en 2020 sur fond de crise sanitaire, revoici le dossier qui a secoué Monaco et marqué l’histoire judiciaire de la Côte d’Azur. Le double assassinat de la milliardai­re monégasque Hélène Pastor, 77 ans, et de son majordome égyptien Mohamed Darwich, 64 ans. Tous deux ont été criblés de plombs à bord d’une voiture. Les quatre principaux accusés ont interjeté appel. Trois ans plus tard, les revoici dans le box pour une deuxième chance. Un cinquième homme, acquitté, rejugé lui aussi, est assis devant eux. Mais hier, le centre d’attention des observateu­rs glisse volontiers vers les bancs de la partie civile.

Gildo Pallanca Pastor, veste beige, a pris place sur une chaise face à la cour. Sa soeur, Sylvia Ratkowski Pastor, veste vert pastel, est assise sur le dernier banc. Leurs regards ne se croisent pas. Ambiance glaciale. Les récentes déclaratio­ns de Gildo Pallanca Pastor ont exacerbé les tensions. Dans Paris Match, le fils Pastor s’est interrogé sur « la duplicité » de sa soeur. « Sylvia l’appelait la vieille, n’en avait que pour son argent ». Et de se demander si « l’enquête a été jusqu’au bout ». Des soupçons ? Plutôt « des interrogat­ions », nuance Me Gérard Baudoux, conseil de Gildo. Les enquêteurs de la PJ se les sont posées, eux aussi. Sylvia avait passé deux jours en garde à vue. Mais elle a été mise hors de cause et remise en liberté. Pour son avocat, Me Dominique Mattei, pas question d’épiloguer sur les déclaratio­ns de Gildo : « Ce n’est pas l’objet du procès », coupe-t-il avant d’entrer dans la salle.

De fait, le président Patrick Ramael et les jurés regardent ailleurs. Vers le box. Cet espace vitré où ont pris place Pascal Dauriac (le coach sportif), Samine Said Ahmed (le tireur présumé), Al Hair Hamadi (le guetteur) et Wojciech Janowski. Le gendre d’Hélène Pastor est accusé d’avoir commandité l’assassinat d’une belle-mère qui le rejetait, et de son chauffeur pour mieux brouiller les pistes. Il a avoué ce crime en garde à vue. Puis nié en bloc.

Il le redit, aujourd’hui encore, sous les yeux de Sylvia. Celle qui a partagé vingt-huit ans de sa vie, avant de voir sa famille brisée par un crime sordide. Au moins, de Me Mattei à Gildo Pallanca Pastor, tous attendent du procès la même issue, le 19 novembre prochain : « la vérité ».

Compte rendu d’audience : CHRISTOPHE CIRONE ccirone@nicematin.fr

Photograph­ies : FRANZ CHAVAROCHE

 ?? ?? Gildo Pastor Pallanca (assis) et sa soeur Sylvia Ratkowski Pastor (en veste verte) : un début de procès sous tension.
Gildo Pastor Pallanca (assis) et sa soeur Sylvia Ratkowski Pastor (en veste verte) : un début de procès sous tension.

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