Terrorisme et territoires : « Nice a montré le chemin »
Margaritis Schinas, vice-président de la Commission européenne chargé, notamment, des questions migratoires, invité du Forum sur la sécurité urbaine à décrypte l’Europe qui protège.
Jusqu’au 22 octobre, près de 700 participants venus de 25 pays différents sont réunis à Nice pour la conférence internationale « Sécurité, Démocratie et Villes » organisée par le Forum européen pour la sécurité urbaine (Efus). Ils vont échanger sur les grands défis auxquels font face les villes pour préserver, renforcer ou améliorer la sécurité urbaine dans le respect des libertés fondamentales. Margaritis Schinas, vice-président de la Commission européenne chargé des questions migratoires et commissaire chargé de la promotion du mode de vie européen, viendra débattre sur le thème « L’Europe et les villes, ensemble pour protéger les citoyens – coopération en temps de crise ».
Quel message doit ressortir de ce forum ?
Il faut que nous réussissions à expliquer ce que l’Europe fait contre le terrorisme et le crime organisé. C’est une dimension relativement nouvelle. Les Européens attendent de Bruxelles que l’Union européenne soit leur bouclier face à ce type de menaces. Et Nice offre un cadre idéal pour parler de ces questions, car la problématique des villes et de la sécurité a débuté ici avec la Déclaration de Nice en .
Depuis cette Déclaration, quelles ont été les avancées ?
La Commission a reconnu la dimension européenne de la sécurité et la nécessité de protéger les espaces publics conjointement avec les villes. Avec la mise en place d’un guide qui détaille notamment les spécificités techniques des barrières de protection. On a également travaillé à un document sur comment concilier architecture urbaine et sécurité. Et, depuis la Déclaration de Nice, nous finançons plusieurs projets de protection des espaces publics. Là aussi, Nice, avec la sécurisation de la promenade des Anglais, est emblématique, parce que c’était la première fois que Bruxelles finançait directement [sans passer par l’État ou la Région, Ndlr] un projet à une telle hauteur. Nice nous a montré le chemin à suivre...
Où en est-on en matière de coopération policière ?
La lutte contre le terrorisme n’est pas purement une tâche européenne. Bien sûr, il y a une dimension transfrontalière très claire d’échange de fichiers et d’infos qu’il faut assumer, et on assume. Mais, il y a aussi besoin d’une meilleure coopération entre les services de sécurité et de renseignements nationaux et les institutions européennes. On doit se parler plus, coopérer davantage.
Des progrès sur le dossier des frontières extérieures ? Nous vivons dans un monde beaucoup plus incertain, nous avons des
Margaritis Schinas, le vice-président de la commission européenne, chargé des migrations et de la promotion du mode de vie européen. (Photo AFP) voisins autoritaires qui cherchent à instrumentaliser les migrations pour nous faire du mal. Pendant des années, l’Europe n’avait pas cette sensibilité de protection de sa frontière extérieure. On déléguait cette tâche aux États membres concernés. Peu à peu, nous prenons conscience de défendre collectivement notre frontière extérieure. De cela, dépendent la protection de notre mode de vie européen et la lutte contre le terrorisme.
Difficile de mettre tout le monde d’accord sur ce sujet...
Au début, oui, car il n’y avait pas cette prise de conscience collective. Mais depuis quelque temps, avec la menace djihadiste, l’instrumentalisation des flux migratoires par la Turquie à la frontière grécoturque, à Ceuta au nord de l’Afrique, et récemment à la frontière entre la Lituanie et la Pologne, avec la Biélorussie, ces menaces font surgir la nécessité d’une réponse collective. Pour la première fois on se sent concernés tous ensemble.
Peut-on imaginer une adoption rapide du pacte migratoire présenté en septembre ? C’est un bâtiment à étages : le premier concerne les relations avec les états tiers du transit et d’origine des flux migratoires, le deuxième, ce sont les frontières extérieures et le troisième, un système de solidarité et de partage du fardeau. Il faut avancer à la fois sur les trois dimensions. Mais la pandémie ne nous a pas permis de progresser sur les négociations. Aujourd’hui, nous constatons une certaine convergence mais, il faut encore travailler. On a besoin plus que jamais de ce grand accord européen.
Le troisième étage sur la solidarité et le partage sera le plus difficile à faire passer ?
Oui, sûrement, mais pour qu’il y ait le troisième étage, il faut avoir les deux autres. Si on a un système de bonnes relations avec les pays d’origine et de transit qui coopèrent avec nous à la gestion des flux, si on a système de contrôle des frontières externes, c’est beaucoup plus facile de s’entendre et d’obtenir la solidarité. On cherche un système où tous ceux qui auront besoin de la solidarité européenne auront la certitude de l’obtenir.
PROPOS RECUEILLIS PAR
STÉPHANIE GASIGLIA
(Photo Valérie Le Parc)
Favoritisme (pour l’attribution d’un marché public de conseil).
Détournement de biens publics (utilisation d’un véhicule de fonction).
Une relaxe prononcée
Le favoritisme en lien avec la rédaction du bulletin municipal a été écarté, considéré prescrit.
L’aggravation de la condamnation
Dans leur arrêt, les juges d’appel ont justifié l’aggravation de la peine par la volonté « de sanctionner sévèrement ces manquements à la probité commis par un dépositaire de l’autorité publique (…), dans le but de prévenir et sanctionner ces abus de pouvoir et de restaurer la confiance des administrés dans le personnel politique ».