Niçoise morte aux Seychelles : la piste du suicide relancée
Otom, artiste niçois est détenu depuis avril dans cet archipel de l’océan Indien, accusé du meurtre d’Emmanuelle sa compagne. Il clame son innocence et l’enquête parallèle menée en France privilégie la thèse d’un suicide.
La lettre datée du 12 septembre signée Thomas Debatisse alias Otom, depuis une geôle de Victoria, la capitale des Seychelles, est une bouteille à la mer, un SOS. Le graffeur niçois est accusé de meurtre et incarcéré depuis le 5 mai. Invité par le Club Med a réalisé une fresque, il explique avoir découvert, le 27 avril, sa compagne Emmanuelle, 32 ans, originaire de Sainte-Maxime, pendue dans la salle de bains de leur chambre. Le séjour idyllique a viré au cauchemar. Les autorités seychelloises le soupçonnent d’avoir maquillé un meurtre en suicide.
« On m’a volé mon deuil »
« A la douleur insupportable de la perte d’Emmanuelle est venue s’ajouter une accusation abjecte….On m’a volé mon deuil, sali mon nom et empêché de rendre un dernier hommage, entouré de mes proches, à ma compagne », écrit à ses proches le graffeur niçois, auteur que d’autres vérifications sur l’emploi du temps de son client, le jour du drame, le disculpent.
« Les contre-expertises sont claires »
Robert Roux, délégué à la culture à la ville de Nice et ami personnel d’Otom, le clame haut et fort : « Il faut soutenir ce garçon qui, à un moment, s’est senti abandonné. Les contre-expertises sont claires. Il faut déporter cette affaire. » Un commissaire de la PJ et un magistrat français espèrent se rendre dans l’archipel de l’océan Indien pour vérifier certains points de l’enquête et apporter à la procédure des éléments à décharge alors que Thomas Debatisse encourt la réclusion criminelle à perpétuité. Comment garantir à l’accusé français une enquête et un procès équitables sans froisser la susceptibilité d’un État souverain ? Telle est la délicate mission des autorités françaises qui espèrent toujours l’extradition de l’artiste. CHRISTOPHE PERRIN chperrin@nicematin.fr