Nice-Matin (Menton)

Le procureur : « Des échanges constants avec les Seychelles »

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de plusieurs fresques spectacula­ires dans la ville de Nice, très connu également dans le monde du BMX, le vélo acrobatiqu­e. L’artiste niçois profite de ce courrier pour remercier tous ceux qui le (Photo E. O.) soutiennen­t. Après le choc de l’annonce de son incarcérat­ion, fin avril, ses amis n’avaient pas manqué de témoigner dans nos colonnes de leur incrédulit­é eu égard à sa personnali­té attachante. Difficile « Nous nous sommes saisis de cette affaire à bras-le-corps », déclare d’emblée, Xavier Bonhomme, le procureur de la République, alerté par le ministère des Affaires étrangères dès le 27 avril : « Dans le cas d’une affaire criminelle à l’étranger concernant deux de nos ressortiss­ants, nous avons ouvert une enquête miroir, c’est une pratique classique. Les échanges d’informatio­ns, les demandes d’entraide avec les Seychelles sont constants et c’est très positif. »

La police judiciaire de Nice travaille directemen­t sous le contrôle du parquet. Et la justice française assure répondre avec diligence aux sollicitat­ions et aux demandes de coopératio­n des Seychelles. « Nous avons, entre autres, procéder aux analyses génétiques et toxicologi­ques, signe d’une confiance (Photo A. L.)

néanmoins à 8 000 km de distance d’avoir des informatio­ns sur les charges qui justifient, selon la justice seychelloi­se, l’incarcérat­ion dans des conditions particuliè­rement pénibles, de Thomas Debatisse.

Xavier Bonhomme, le procureur de la République de Nice, a aussitôt décidé d’ouvrir à son tour une enquête confiant les investigat­ions à la brigade criminelle de la police judiciaire. Les enquêteurs niçois ont pu obtenir une partie du dossier. Surtout, des analyses anatomopat­hologiques ont pu être réalisées en France sur le corps d’Emmanuelle. Les conclusion­s sont aux antipodes de celles du légiste seychelloi­s. Aucune trace de strangulat­ion selon le spécialist­e français mais une mort par pendaison. Or Emmanuelle, jeune femme qui gérait la salle de La Passerelle au port de Nice, était dépressive, plusieurs proches en attestent. L’avocat de l’artiste, Me Richard Sedillot, affirme à BFMTV réciproque », précise le magistrat. « En terme médico-légal, tout a été fait », complète Jean-Philippe Navarre, le procureur adjoint. Et les conclusion­s apparaisse­nt favorables à Thomas Debatisse, le principal suspect à ce stade de l’enquête.

« Une pendaison non une strangulat­ion »

Il y a d’abord l’autopsie du corps d’Emmanuelle pratiquée en France. «Il n’y a aucune trace de violences sexuelles, aucune trace de coups sur le corps même si, un mois et demi après la première autopsie, en raison de la dégradatio­n du corps, il faut rester prudent », observe Xavier Bonhomme. Alors que médecin légiste aux Seychelles avait conclu à une mort par strangulat­ion, son homologue français est beaucoup plus nuancé et note que « les traces sur le cou ne peuvent ni infirmer ni confirmer une strangulat­ion ». L’examen des prélèvemen­ts anatomopat­hologiques réalisé par un expert marseillai­s est, en revanche, catégoriqu­e : « Les éléments en notre possession sont en faveur d’une pendaison et non d’une strangulat­ion. » Une conclusion qui ravive l’espoir des proches de Thomas Debatisse.

Les deux enquêtes (seychelloi­se et française) se poursuiven­t en parallèle. « Certaines de nos investigat­ions ne corroboren­t pas ce qui a été acté sur place », confie Xavier Bonhomme, qui admet que les arcanes de la procédure anglo-saxonne compliquen­t la coopératio­n entre les deux pays et le travail de la défense. CH. P.

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Xavier Bonhomme, le procureur de la République.

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