Nice-Matin (Menton)

Procès Pastor à Aix : « Janowski est emmuré dans une position intenable »

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Près du clan Pastor, dans la salle d’assises de la cour d’appel d’Aixen-Provence, Wassim Darwich suit le procès discrèteme­nt, attentivem­ent. Le fils de Mohamed Darwich y croise les enfants d’Hélène Pastor, sans un mot. Tous partagent un lourd traumatism­e : la perte d’un parent, dans le double assassinat du 6 mai 2014 à Nice.

Sur le banc des parties civiles, MeArthur Sussmann porte la parole de la famille Darwich, avec Me Sophie Savaides. Pour que la cour n’oublie pas l’autre victime du crime, souvent éclipsée par l’aura médiatique de la milliardai­re monégasque. Entretien.

Qu’attend la famille Darwich de ce procès en appel ?

Elle attend que la justice soit dite une nouvelle fois. Elle attend que la décision de première instance soit totalement confirmée, en particulie­r

audience – qu’il a affrontée sans avocat – avec impatience, est un euphémisme. Sa maman Josette avait été déclarée morte après que sa jambe – la tempête aura poussé le sordide jusqu’au bout – eut été concernant M. Wojciech Janowski.

Lors du premier procès, son avocat nous avait reconnu sa culpabilit­é pour l’assassinat d’Hélène Pastor, mais pas de Mohamed Darwich…

Les positions de M. Wojciech Janowski sont très évolutives. Je comprends que, aujourd’hui, il conteste avoir commandité tout assassinat. Son avocat, qui n’était pas des moindres – Me Eric Dupond-Moretti –, avait pris une position différente au moment de plaider en . M. Wojciech Janowski ne s’était pas levé pour protester. Et quand la parole lui avait été donnée en dernier, il avait présenté ses excuses à son ancienne compagne. S’il n’avait pas été d’accord avec une reconnaiss­ance de culpabilit­é, j’ose imaginer qu’il se serait exprimé ! M. Wojciech Janowski est capable d’être très loquace.

On l’a encore vu ici.

Selon son coach sportif, Janowski avait prévu une prime de   € pour la mort de Mohamed Darwich. Le même (Photo Christophe Cirone)

prix que pour voler un sac… Est-ce là un élément particuliè­rement douloureux pour ses proches ?

La famille Darwich a le sentiment qu’il était ciblé pour servir

nonobstant sa non-comparutio­n. Il finit son chemin. »

Comme chaque partie civile, Claude Pallanca poursuit une quête de vérité. Même si, « vu la position de M. Janowski, il n’attend pas grand-chose ». Rompu aux procès d’assises, Me De Vita nuance toutefois : « Même si on a déjà vu le film en première instance, il peut toujours y avoir une espèce de magie,

GRÉGORY LECLERC gleclerc@nicematin.fr d’alibi. Dans ce dossier, tout est très douloureux pour elle. C’est pourquoi elle attend que le jugement de première instance soit confirmé. Elle est très sereine. Les déclaratio­ns évolutives de M. Wojciech Janowski sont incohérent­es. Elles ne correspond­ent pas à l’état du dossier. Il se trouve emmuré dans une position de défense qui nous semble intenable.

Quelles sont les relations entre les Darwich et la famille ou plutôt les familles Pastor ? Nous avons des familles endeuillée­s, dont les intérêts sont la manifestat­ion de la vérité. Ce sont toutes des familles victimes. C’est ce qui les rassemble sur les bancs de la partie civile. Et c’est la seule chose qui compte.

PROPOS RECUEILLIS PAR CHRISTOPHE CIRONE

ccirone@nicematin.fr

quelque chose que l’on ne pouvait pas prévoir.»S eule certitude : cette affaire laisse

« deux familles détruites. Le traumatism­e ne sera jamais réparé. » Peut-être ce procès aidera-t-il à tourner une page. À présent, «ce serait bien qu’on en finisse. Depuis , ça commence à faire un peu long... Espérons que l’on puisse mettre le mot « fin » à cette tragédie. » C.C.

 ?? ?? Wassim Darwich, le fils du majordome assassiné, entouré de ses avocats Mes Sophie Savaides et Arthur Sussmann.
Wassim Darwich, le fils du majordome assassiné, entouré de ses avocats Mes Sophie Savaides et Arthur Sussmann.

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