Peut-elle devenir
Les défenseurs de la petite reine, réunis en partie sous l’association Se déplacer à vélo à Menton, veulent y croire. La Ville, elle, avance à tâtons sur le sujet.
Très défavorable. » C’est ainsi que les 80 participants à l’enquête du Baromètre des villes cyclables avaient défini le « climat vélo » à Menton en 2019. Plaçant la commune dans la plus mauvaise catégorie du classement. En cause, parmi les points faibles évoqués : un grand sentiment d’insécurité lors des déplacements avec ce mode de transport, un réseau d’itinéraires cyclables inexistant ou encore une présence écrasante de la voiture dans la commune. Alors que les citoyens sont à nouveau invités à s’exprimer sur les conditions de déplacements à vélo dans leur ville pour l’édition 2021 de cette enquête nationale (1), où en est-on à Menton, deux ans plus tard ?
Des « groupes de travail » en cours selon la Ville
Journées dédiées à la petite reine, subventions à l’achat d’un vélo électrique, expérimentation de voies prioritaires dans les vallées, partenariat avec la société de vélos en libre-service Bik’air… La municipalité affiche une volonté de « valoriser et promouvoir la mobilité douce en centre-ville ». Des groupes de travail consacrés aux mobilités douces viennent d’ailleurs de se mettre en place pour « réfléchir aux grandes orientations pour les années à venir », indique la Ville, sollicitée à ce sujet.
Menton est-elle sur le point de devenir une ville cyclable ? «Onenestloin» , répondent les défenseurs de la petite reine. Ou du moins, pas assez vite. La plupart d’entre eux – dont certains attendent encore de pied ferme la grande consultation publique évoquée par le maire lors de sa campagne municipale – perçoivent leurs déplacements à vélo dans la ville comme une aventure encore trop périlleuse.
DOSSIER : MARGAUX BOSCAGLI
mboscagli@nicematin.fr Photos : Jean-François OTTONELLO
1. Tous les deux ans, la Fédération des usagers de la bicyclette (FUB) établit un baromètre des villes cyclables en France. Jusqu’au 30 novembre, les citoyens peuvent participer à l’enquête en ligne 2021 sur le site barometre.parlons-velo.fr
En mairie, on souhaite
« Le bord de mer rendu aux piétons, aux déplacements doux, et aux terrasses serait aussi favorable », estime Florence Lagache. « Pourquoi ne pas commencer par fermer le bord de mer tous les week-ends, du Bastion au Cap Martin, et le rendre ouvert aux vélos ? Il y a une rue parallèle bien suffisante au trafic automobile le samedi et dimanche », appuie Luisa Galenda, membre de l’association.
Une zone vélo à Garavan
« Entre le square Victoria et le port de Garavan, le trottoir est bien assez large pour y prévoir une zone dédiée aux vélos », avance Jean-Claude, cycliste depuis plus de 40 ans.
Plus de places de stationnement
« Il y a plus de vélos en circulation depuis le premier confinement, en revanche c’est toute une histoire pour trouver des emplacements de parking réservés aux vélos, regrette Géraldine Antonioli. Ils sont pratiquement inexistants sauf en face du marché de Menton et sur le cours du centenaire. »
« Il faut prévoir plus de places de stationnement avec arceaux permettant d’attacher nos vélos », la rejoint Jean-Claude.
Une politique avec l’Italie et Monaco
« Une politique globale et interrégionale avec la Ligurie en Italie et Monaco serait souhaitable pour promouvoir les déplacements doux sur Menton, mais aussi sur Roquebrune-Cap-Martin, argumente Florence Lagache. Avec tous les travailleurs qui circulent entre ces trois zones, il serait intéressant de développer une politique des déplacements transfrontalière. Cela permettrait aussi de sortir de son ‘’village’’, de réfléchir ensemble et de penser à d’autres stratégies. »