Nice-Matin (Menton)

Dans les « vélorues », une cohabitati­on difficile

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Depuis fin février, les contre-allées du Careï et du Borrigo sont devenues des « vélorues », des voies prioritair­es aux vélos. Une expériment­ation d’un an selon la municipali­té. L’idée, si elle a d’abord été jugée « louable », ne fait aujourd’hui plus vraiment l’unanimité chez les automobili­stes comme les cyclistes. Ces derniers y décrivent des dissension­s quotidienn­es, allant parfois jusqu’à l’agression physique. C’est ce dont avait témoigné dans NiceMatin Roger Gilbert, un habitué du vélo, cet été. « Je roulais sur la bande cyclable, et un jeune est arrivé très vite en voiture. Il n’avait pas la place de me doubler parce que la route est trop étroite. Il a klaxonné comme un fou, m’a insulté… J’ai cru qu’il allait me renverser. Je me suis arrêté, et là, il est descendu de sa voiture, il m’a agrippé et jeté sur le côté avant de balancer mon vélo sur le bord de la route. J’étais sous le choc », relatait l’octogénair­e. Il avait alors porté plainte et écrit au maire, lassé de « cette agressivit­é ».

Noms d’oiseaux et stress

Un phénomène que déplorent également d’autres cyclistes mentonnais. « À chaque fois que j’emprunte une vélorue, je manque de me faire renverser par un fou du volant qui tient à me doubler et ça finit parfois en insultes. On est très peu respectés ! », livre Sandrine, qui circule à vélo depuis 10 ans.

« Le civisme concernant les cyclistes est très aléatoire dans cette ville où la priorité est donnée aux voitures , appuie Géraldine Antonioli, résidente dans le Borrigo. « Il n’y a aucune volonté affichée des élus pour faire régner la bienveilla­nce entre voitures et vélos », regrette-t-elle.

Stéphanie Loisy, ex-candidate EELV aux élections départemen­tales pour le canton de Menton et usagère du vélo depuis trois ans, dresse le même constat : « Emprunter ces voies est un stress permanent alors qu’on devrait s’y sentir en sécurité, assène-t-elle. Salope, connasse et autres noms d’oiseaux, klaxon pour se pousser contre le trottoir… J’ai même eu un automobili­ste qui a enfoncé le garde-boue de mon vélo après m’avoir klaxonnée tout le trajet ! »

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La cohabitati­on entre cyclistes et automobili­stes est à humeur variable.

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