Nice-Matin (Menton)

« À Menton, on démarre de rien »

Florence Lagache, présidente de l’associatio­n Se déplacer à vélo à Menton

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Originaire de Lille et ancienne adhérente de l’associatio­n Droit au vélo, Florence Lagache n’en était pas à son coup d’essai lorsqu’elle a créé l’associatio­n Se déplacer à vélo dans Menton il y a deux ans. Faire de Menton une ville cyclable, elle y croit, même s’il faudra du temps.

Comment se situe Menton en termes de pratique du vélo ? La problémati­que à Menton est que l’on démarre de rien. Il faut cependant noter que pour la première fois, l’équipe municipale a mis en place des choses qu’elle avait promises. C’est peu mais ils l’ont fait. À leur décharge, il faut reconnaîtr­e qu’ici, on a quand même des jeunes beaucoup plus attirés par le scooter que par le vélo. Ça commence peut-être à changer mais la situation mentonnais­e est très hermétique à la pratique du vélo. Néanmoins, il y a une prise de conscience nationale vis-à-vis des déplacemen­ts doux. Il faudra à Menton plus de temps qu’ailleurs mais ça se fera, je ne désespère pas.

Par où commencer ? Les vélorues ont reçu un accueil mitigé…

Les vélorues n’étaient pas une si mauvaise idée mais il y a des défauts et je comprends que les cyclistes ne les empruntent pas forcément. Il n’aurait peut-être pas fallu commencer par là. Selon moi, la première chose à faire serait de rééduquer, de modifier la perception qu’ont les véhicules motorisés des vélos. Il faut de la pédagogie, et il faut détendre l’atmosphère car des deux côtés, pro-vélos comme automobili­stes, il y a de l’extrême.

Des bandes cyclables, c’est envisageab­le ?

Je sais que ce n’est pas la volonté de la mairie pour l’heure. Pourtant, cela reste le meilleur moyen de mettre des vélos dans la rue. À Nice, sur la promenade, on observe de plus en plus de vélos cargo avec des parents transporta­nt leurs enfants. Ça montre que quand on fait des choses, les mentalités changent. Ici, on nous oppose le relief, l’étroitesse de la ville. Il y a des possibilit­és mais ça devrait faire partie d’un plan global des déplacemen­ts. Il ne faut pas rester buté sur le vélo d’ailleurs, il y a d’autres modes de déplacemen­ts doux. La navette électrique, il faut en mettre plus ! L’idée c’est : comment envisaget-on la ville de demain ? La voiture, il y en aura toujours, personne ne veut la supprimer mais comment partage-t-on la voirie entre piétons, deux-roues, voitures, vélos… ?

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