Hollande : laissons-le s’exprimer !

« J’ai décidé de ne pas être candidat à l’élection présidentielle. » En se défaussant, il y a  ans, de l’élection la plus mythique en politique, François Hollande sortait de l’Élysée par la petite porte. Sans rendre le trousseau de clés. Des fois que. Au cas où. A la différence d’un Lionel

Jospin renonçant  ans plus tôt à toute ambition après une élimination prématurée au er tour, l’ancien président socialiste a toujours estimé qu’avoir déclaré forfait au terme de son premier mandat, l’autorisait à rester dans le jeu.

Affronter, le titre de son livre publié hier, peut aussi être lu comme « Affronter ses propres démons ». Cette frustration qui doit le poursuivre, d’avoir perdu la confiance des Français, malgré un bilan moins calamiteux que celui conservé dans notre mémoire collective. Son combat contre le chômage était ardent.

Et un rapport de la fondation Jean-Jaurès a, depuis, confirmé qu’il avait bien redressé les comptes publics. C’est finalement pour les électeurs de gauche que son séjour à l’Élysée a peut-être été le plus douloureux... Cinq années à front renversé, plus copain-copain avec « Mon ennemi, c’est la finance », qu’en guerre ouverte.

Sans le soutien de sa base électorale, il ne peut plus nourrir d’ambition nationale... pendant quelques années encore, mais il reste une voix qui porte, dans le camp socialiste, aujourd’hui si isolé. Au-delà de ce cercle rose, il bénéficie, comme tous les anciens grands dirigeants de la planète, d’une aura, qui lui garantit, a minima, un succès de librairie. Ses Leçons du pouvoir en  s’étaient écoulées à plus de   exemplaires. Moins toutefois que... Un président ne devrait pas dire ça, l’ouvrage de Gérard Davet et Fabrice Lhomme, qui s’était nourri de cet irrépressible besoin de se faire entendre, de se faire comprendre.

Hollande devrait-il se taire à jamais ? Non, au contraire. Le pays a plus que jamais besoin d’un débat plein et entier. Dans Affronter ,iltapeen mode Rambo sur Emmanuel Macron, le « voyageur sans boussole », et décrit avec lucidité l’impasse dans laquelle la gauche est aujourd’hui fourrée. Surtout, il s’attarde sur un mal qui nous mine : ces « désordres » ,ces « divisions » qui sapent la maison commune. Du coup, il ne peut s’empêcher d’avancer quelques propositions. Quoi qu’il en dise, une amorce de programme présidentiel. Des fois que. Au cas où.

« François Hollande est sorti de l’Élysée par la petite porte. Sans rendre le trousseau de clés. »