Nice-Matin (Menton)

Quel est le problème ?

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A l’horizon , le Giec (Groupe d’experts intergouve­rnemental sur l’évolution du climat) prévoit d’après les scénarios pessimiste­s une élévation du niveau de la mer d’, m. Mais, souligne Alexandre Meinesz, « la question fondamenta­le à laquelle il faudrait pouvoir répondre est de combien les eaux vont monter à l’apogée du changement climatique ? »

« Un constat historique très inquiétant a été révélé en . Il y a  à  millions d’années, alors que la teneur en CO de l’atmosphère était proche de l’actuelle et que les températur­es moyennes étaient de  à  °C supérieure­s à celles de l’ère préindustr­ielle, le niveau des océans était de  mètres au-dessus du niveau d’aujourd’hui. Cela pourrait indiquer qu’il y a une inertie actuelle dans les conséquenc­es de l’accumulati­on brutale des gaz à effet de serre. Comme le CO persiste dans l’atmosphère pendant plus d’un siècle, cela suggère qu’inéluctabl­ement, quoi que l’on fasse dans les décennies à venir, la mer va monter de plus en plus vite et de façon très importante. »

n’a pas établi de chiffrage, mais il pointe la possibilit­é d’un financemen­t par les 23 États de la Méditerran­ée.

« Ce sera moins cher pour chaque pays de participer au financemen­t d’une solution globale que de construire localement des digues qui vont dénaturali­ser les zones sableuses, les estuaires, et à terme, ne seront pas efficaces pour protéger les richesses littorales des dangers de submersion. »

Des communicat­ions ferroviair­es et routières pourront être mises en place au-dessus du barrage.

Des écluses pour le canal de Suez

« Il faudra aussi construire des écluses adaptées au niveau du canal de Suez (l’augmentati­on planétaire du niveau

des eaux entraînera aussi l’augmentati­on du niveau des eaux de la mer Rouge). »

Un tel ouvrage ne mettraitil pas en péril la biodiversi­té ? Le biologiste estime qu’il faudrait en effet répondre à un défi écologique : « Ne pas modifier la salinité et les courants actuels de la Méditerran­ée et laisser suffisamme­nt d’ouvertures pour permettre une communicat­ion entre la biodiversi­té de la Méditerran­ée et celle de l’Atlantique. Il faudra toujours laisser circuler un volume d’eau considérab­le de l’Atlantique vers la Méditerran­ée pour compenser l’évaporatio­n de la Méditerran­ée. » Le barrage ne sera pas étanche, il laissera donc passer les espèces.

SOPHIE CASALS scasals@nicematin.fr

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