« Les Alpes-Maritimes, terre d’avenir pour nous »
Marion Maréchal, vice-présidente de « Reconquête ! », le parti d’Éric Zemmour, vient soutenir les troupes aujourd’hui et demain pour les législatives. Avec des points de chute pas anodins au regard du RN.
Marion Maréchal, la viceprésidente du parti d’Éric Zemmour, est en campagne aujourd’hui et demain dans les Alpes-Maritimes pour booster les candidats de « Reconquête ! » aux législatives. L’ex-députée FN du Vaucluse, qui sera finalement sur la ligne de départ en tant que suppléante de Stanislas Rigault, dans ce département, n’a pas choisi ses points de chute au hasard : Menton, où l’identitaire Damien Rieu va battre campagne sur les terres de Cédric Herrou, le militant promigrants ; Cagnes, où les élus RN ont tous claqué la porte du parti pour se ranger derrière le candidat de Zemmour ; et Nice, où Philippe Vardon, en passe d’être exclu du parti de Marine Le Pen, est soutenu par « Reconquête ! ».
Vous vous rendez à Menton soutenir Damien Rieu. Envoyer le cofondateur de « Génération identitaire » (mouvement dissous en 2021 par Gérald Darmanin), un symbole
Marion Maréchal lors du meeting à Toulon durant la campagne présidentielle, le 6 mars dernier. (Photo L. Boutria/F. Muller)
sur ce territoire frontalier, où vit aussi Cédric Herrou ? C’était intéressant pour « Reconquête ! » d’envoyer Damien Rieu sur ces terres où la problématique d’une immigration clandestine est permanente, au détriment du sécuritaire – et la population en sait quelque chose, puisqu’encore dans les dernières 48 heures plusieurs centaines de migrants clandestins ont traversé la frontière. Damien Rieu s’est particulièrement engagé dans ces questions, de façon militante et spectaculaire. Et il y a le contraste avec Cédric Herrou : ce sont deux visions politiques sur ces questions de l’immigration.
Damien Rieu dans la
Dénis Cieslik, ancien porteparole d’Éric Zemmour, dans la : des parachutés qui ne connaissent pas le territoire, pourquoi ce choix ?
C’est une vraie démarche d’implantation sérieuse et durable. Les Alpes-Maritimes sont un département très important : Éric Zemmour y a fait 14 %, soit le double de son score national, c’est très clairement une terre d’avenir pour nous. Le choix a été fait d’envoyer cette jeunesse compétente, engagée et courageuse comme un pari d’avenir. Ce n’est pas juste une démarche temporaire, c’est un investissement du mouvement.
Dénis Cieslik sera soutenu par les élus RN de Cagnes, qui lâchent le candidat officiel du RN. Et dans la 3e circonscription des AlpesMaritimes, Benoît Kandel, ex-patron départemental de « Reconquête ! » est investi par le RN. Et vous soutenez Philippe Vardon, l’ex-candidat RN…
Les électeurs ne risquent pas de s’y perdre ?
C’est la conséquence logique du refus d’alliance du RN. Zemmour avait tendu la main de façon intelligente face au bloc macroniste et au bloc d’extrême gauche.
Cette alliance eut permis, et en particulier dans le Sud, de multiplier les chances d’avoir des députés. Je suis particulièrement choquée du choix de division du RN en sacrifiant un élu comme Philippe Vardon. Il a le premier groupe d’opposition RN de France, il a une profonde légitimité et il se fait sanctionner pour un appel à l’union. Pour la 6e circonscription, il est logique que des élus ou cadres locaux implantés, qui connaissent la volonté des électeurs, se rangent du côté de ceux qui veulent l’union, comme l’immense majorité de nos électeurs.
Ça se passe partout en France, ce micmac entre « Reconquête ! » et le RN, ou il y a un micro-climat typiquement azuréen ?
Il y a un micro-climat particulièrement développé dans les Alpes-Maritimes. Et le cas de M. Kandel est symptomatique et surprenant. Il semble qu’il ait été mis là dans le seul but de nuire à Philippe Vardon. Nous sommes face à des règlements de comptes personnels. Au final, dans le Sud, c’est le RN qui va particulièrement payer, mécaniquement, ce refus d’alliance avec nous. PROPOS RECUEILLIS PAR STÉPHANIE GASIGLIA sgasiglia@nicematin.fr