Nice-Matin (Menton)

Inès en appelle à Gérald Darmanin

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« Allez-vous nous laisser avec nos maisons fissurées ? » écrit Inès, agent immobilier, dans une lettre ouverte publiée sur Facebook. Celle-ci interpelle directemen­t Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur, pour que soit reconnu l’état de catastroph­e naturelle sécheresse à Vidauban. Sont également en copie : Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, Christophe Béchu, à la Transition écologique, Bérangère Couillard, secrétaire d’État chargée de l’Écologie, ainsi que le préfet du Var, Evence Richard. « Je n’ai eu aucun retour », déplore-t-elle.

Une procédure assez simple

Chez elle, les premières fissures sont apparues courant juillet, à l’extérieur et à l’intérieur de son garage réaménagé en bureau. Ce qu’elle a fait constater par huissier, comme l’affaisseme­nt de la terre. Coût estimé du préjudice (Photo Camille Dodet) des fissures, raconte Vincent. Et c’est de pire en pire. Il y a en a même dans l’escalier. Je ne pense qu’à ça. Je ne vis plus. » Sa femme non plus. « Notre fils voit aussi notre stress, ajoute-t-il. On se demande si on doit quitter notre maison ou pas ? Est-ce que les murs vont tenir ? Du jour au lendemain, on peut se : 60 000 euros. Plus l’impossibil­ité de vendre son bien en l’état, comme envisagé avant l’été. « Qui en voudrait ? », souligne-t-elle.

Dans la foulée, Inès, Vidaubanna­ise de 34 ans, envoie son courrier à la mairie, à qui revient la charge de demander une reconnaiss­ance de l’état de catastroph­e naturelle auprès de la préfecture.

Elle décide alors de faire connaître sa situation et poste sur le réseau social un premier retrouver à la rue. J’en ai gros sur la patate. »

Début août, ce jeune propriétai­re fait appel à un huissier. Son constat, accompagné d’une lettre et de photos, a été envoyé en mairie afin de demander un classement en catastroph­e naturelle, indispensa­ble pour que l’assurance prenne en charge les réparation­s. Coût de la démarche : 350 euros, obligeant cette famille à renoncer à des vacances en Ardèche.

Pour parer à l’urgence, Vincent a posé sa semaine. Avec un objectif : installer, lui-même, une dizaine d’étais pour consolider la base de sa maison. Avec 1 700 euros de frais fixes pour 2 550 euros nets de revenus à deux, il n’y a pas la place à un nouveau crédit pour effectuer des travaux. « Je ne sais plus quoi faire, lâche-t-il. Appeler Julien Courbet ? »

MICHAËL ZOLTOBRODA mzoltobrod­a@nicematin.fr message sur différents groupes de la ville. Dans la foulée, une vingtaine de sinistrés la contactent, dont « des personnes âgées paniquées » qui ne connaissai­ent « pas les démarches à suivre ».

« Plus on est et plus on a des chances d’être écoutés », souligne Inès. Même si cette dernière doute que cela aboutisse : « Je suis très inquiète. Nous sommes tellement nombreux dans le même cas en France. »

M. Z.

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Depuis mi-juin, ce père de famille de 32 ans ne pense plus qu’à ça. Il attend un classement en catastroph­e naturelle auprès de la préfecture.

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