Une pétition lancée, des riverains déjà vent debout contre le projet...
Début septembre, lorsqu’ils ont reçu le courrier de l’Établissement public foncier (EPF) leur notifiant l’ouverture d’une enquête préalable à la déclaration d’utilité publique, les cinq propriétaires encore présents sur le site Jeanne d’Arc ont eu un sacré choc. Bien sûr, cela faisait déjà près de cinq ans que ces riverains avaient été mis au courant du projet voulu par la Ville sur ce terrain, mais cette fois-ci, le mot « expropriation » apparaissait bien noir sur blanc dans leur boîte aux lettres. « Je trouve ça tellement indécent, de jeter les gens à la rue comme ça », souffle René Piovano. Le septuagénaire habite depuis 37 ans dans l’une des maisons concernées par la démolition. Des propositions pour racheter son bien, il en a eues, certes, « mais c’est 50 % du prix ! », dénonce-t-il.
« On a l’impression d’être sous un rouleau compresseur, qu’on est vraiment rien du tout »
« L’EPF nous dit que ce sont les prix des domaines, que c’est comme ça, mais enfin… L’un de mes voisins a un troispièces, on lui en propose 175 000 euros. Comment est-ce qu’on peut se reloger à Menton, sur la Côte d’Azur, avec cette somme ? On a l’impression d’être sous un rouleau compresseur, qu’on est en train de nous écraser, qu’on est vraiment rien du tout… »
À côté de lui, David Mocali acquiesce. Lui n’habite pas sur place, mais c’est son commerce, une boutique de location d’outils, qui est voué à disparaître avec ce projet immobilier.
« Je tiens ce magasin depuis 1999. Demain, je n’ai plus ça, je n’ai plus d’emploi. Je me retrouve au chômage » ,déplore-t-il.
Au-delà de leurs cas personnels, les deux hommes veulent surtout alerter sur les « nombreuses nuisances » que ces nouvelles constructions risquent d’engendrer dans le quartier : « Derrière
cette centaine de logements en plus, il y a tout autant voire plus de voitures, de familles… Or à Menton, le trafic, surtout dans le Careï, est déjà saturé, les écoles sont pleines, on manque de médecins… On vient de livrer 300 logements en haut du Careï, et il y a encore l’immeuble Les Faunes 2 qui doit suivre… À un moment, ce n’est plus possible ! », listent-ils.
Sur les réseaux sociaux, les habitants disent « Stop au béton »
Appuyés par d’autres habitants, ils ont lancé une pétition en ligne. Elle a recueilli, pour l’heure, plus de 230 signatures. « On essaie d’informer la population par nos propres moyens parce que l’enquête publique, c’est bien beau, mais c’est trois rendez-vous, à des horaires de bureau auquel la majorité des