Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)
Après le Brexit, faut-il rebaptiser la Prom’ ?
La moitié des Britanniques disent “non” à l’Europe. Faut-il alors les bouter hors du front de mer qui porte leur nom? That is the question que nous vous posons…
Et si on débaptisait la Prom’ ? Cette promenade célébrissime, qui doit son nom aux Anglais. Joli coup de Trafalgar non ? A touch of vengeance après Brexit. La moitié des Britanniques ne veulent plus de l’Europe, donc de la France, donc de Nice et de son front de mer légendaire. Messieurs les Anglais, c’est vous qui avez tiré les premiers. Dommage… Alors, si, à la manière de Jeanne d’Arc, on boutait les Anglais hors du littoral Nissart ? Brexit : exit les British. Qu’en pensezvous, lecteurs? Pour ou contre l’idée de ne plus parler de Promenade des Anglais ? That is the question. Cette question, nous vous la posons. Dans les années 90, à l’époque du conflit serbo-croate, des Cannois ne voulaient plus entendre parler de la rue des Serbes. Pourquoi n’en serait-il pas de même après le verdict des urnes référendaires sauce anglaise? Evidemment, ce serait remettre en cause toute l’identité d’une exubérante fresque historique. Car la Promenade a créé, façonné, dessiné, sculpté la métropole azuréenne. C’est elle qui a inventé la ville de Nice dans sa version moderne. L’exposition plurielle de l’été dernier au musée Masséna et dans les autres sites culturels de la cité, en fut la somptueuse démonstration. Or, cette explosion urbaine, architecturale, artistique, on la doit aux Anglais. Ces Anglais qui se pressent sur nos rivages dès la fin du XVIIIe siècle, grâce aux récits de voyages, dont ceux du romancier écossais, Tobias Smollett, vendant, à leur manière, la destination nissarde. Ces mêmes Anglais qui se cotisent afin d’améliorer le chemin de terre du bord de mer, d’allonger la voirie. Du coup, les autorités locales leur aménagent la vieille-ville, leur inventent des balades sur les anciens remparts des Ponchettes ou sur la colline du Château. Les Anglais s’établissent là définitivement. Avec leurs commerces, églises, hôtels particuliers, cimetière… Ce pan, essentiel, de l’histoire locale, doit-il perdre sa couronne ? Un nom contre un non. It’s up to you (à vous de décider…)