Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)
Toulon, la cible
Un Toulonnais de 25 ans a été arrêté le 29 octobre. Ultra-radicalisé, il projetait une action violente contre des militaires de la Marine
Un Toulonnais de ans voulait attaquer des militaires de la Marine nationale, en coordination avec un djihadiste en Syrie, L’attentat a été déjoué.
Organiser un attentat sur le sol français, à défaut d’avoir pu rejoindre la Syrie pour y mener le djihad. Voilà les motivations présumées d’un Toulonnais âgé de 25 ans, qui a été arrêté le 29 octobre dernier à Toulon. Cet homme n’était pas un inconnu des services du renseignement, qui le surveillaient depuis déjà un an. À deux reprises, fin 2014, il avait tenté de se rendre en Syrie. Mais il en fut empêché. Depuis janvier 2015, il faisait l’objet d’une interdiction administrative de sortie du territoire national. Lorsqu’il est apparu qu’il devait recevoir des colis, ceuxci ont été interceptés. Dans deux colis distincts, les enquêteurs ont découvert un poignard et deux cagoules.
Une manière de se venger
Interpellé le 29 octobre, le Toulonnais a été placé en garde à vue et transféré à la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) à Paris. Son interrogatoire a permis d’établir qu’il projetait d’organiser une attaque contre des militaires de la base navale de Toulon. Une manière de se venger de la France. Le contact qu’il avait en Syrie, auprès de qui il s’est radicalisé, « l’aurait incité à commettre un attentat en France, puisqu’il n’avait pas pu se rendre en Syrie », confirme une source judiciaire. Au quatrième jour de sa garde à vue, le Toulonnais a été déféré devant le parquet de Paris et mis en examen pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste. Depuis le 2 novembre, il est placé en détention provisoire. D’abord révélée hier soir, dans Le Petit Journal sur Canal+, l’information a fait réagir le ministre de l’Intérieur. Dans un communiqué, il estime que « cette arrestation témoigne de l’efficacité des services du ministère de l’Intérieur et de leur engagement dans la lutte antiterroriste ». Bernard Cazeneuve rapporte aussi que la DGSI a déjà procédé dans ce cadre à 370 interpellations.
Sécurité déjà durcie
Sur la base navale de Toulon, aucun commentaire n’était fait sur cette affaire. Quant aux mesures de sécurité, elles n’ont pas été renforcées, puisqu’elles sont déjà « consolidées et durcies » depuis les attentats du 7 janvier. La sûreté du port militaire et du plan d’eau est une préoccupation constante, qui « implique tous les personnels qui y travaillent, civils et militaires ». Hier soir, le député-maire de Nice Christian Estrosi demandait « que le plan Vigipirate soir renforcé sur toute la région Paca ». Le départ du Charles-deGaulle a été annoncé la semaine dernière, pour participer aux opérations de lutte contre Daesh. Le porteavions nucléaire français devait appareiller avant mi-novembre pour le golfe Persique. SO. B.