Cop 21 ou Com’ 21 ?

Succès ou échec ? Sous le titre Cop, le gouvernement nous fait vivre, depuis plusieurs semaines, un véritable suspens. Nul ne sait plus si ce grand barnum international organisé autour du climat tournera au scénario catastrophe ou si la France pourra publier un bulletin de victoire et annoncer que les  pays concernés qui se réuniront à Paris du  novembre au  décembre se sont enfin mis d’accord pour que la température de notre planète ne progresse pas de plus de °C d’ici à la fin du siècle. Laurent Fabius, qui présidera cette conférence, qu’ouvrira bien entendu François Hollande devant la plupart des grands dirigeants de la planète, jouait hier encore avec nos nerfs ! Alors que venait de s’achever une « pré-Cop », réunissant les ministres de l’Environnement ou de l’Énergie de  pays, le ministre des Affaires étrangères saluait des avancées sur cinq points mais précisait aussitôt : « La tâche reste considérable. » On imagine évidemment qu’un accord de cette ampleur soit compliqué à mettre au point. En  à Copenhague, en  à Durban, ou encore à Lima en , l’objectif avait été fixé mais rien de décisif conclu. On comprend donc que le gouvernement français gère ce grand rendez-vous avec prudence. Mais il fait surtout souffler le chaud et le froid. Tantôt, l’accord est proche. Tantôt, nous courrons à l’échec. Tantôt, les discussions progressent. Autant dire que nous avançons encore dans le brouillard. Mais ces annonces contradictoires ressemblent aussi à une opération de communication. Dans cette Com’ , le pouvoir recherche également un profit de politique intérieure. Il entend, à juste titre, se prémunir d’un revers mais, au fond, il parie sur un succès qui paraîtrait d’autant plus spectaculaire qu’il aurait été très difficile à arracher. Bref, avec un accord en poche après tant d’incertitudes, François Hollande deviendrait le grand manitou du climat et de l’environnement planétaire. Autant dire, en regardant par le petit bout de la lunette, le héros électoral des écologistes tricolores. Ainsi vont les grands projets, entre grandeur et petits calculs ! Si le résultat est positif, nul doute qu’il faudra en créditer le chef de l’État. Nul doute aussi qu’il surfera sur ce succès pour essayer de déclencher ce rebond dans l’opinion après lequel il court sans succès depuis des mois. Tout est bon à prendre quand plus de  % des Français ne vous font pas confiance. Il est peu probable, cependant, que cette Com’  change profondément sa situation : jamais dans le passé, en France comme ailleurs, on n’a vu un succès international faire gagner une élection !

« Au fond, le pouvoir parie sur un succès d’autant plus spectaculaire qu’il aurait été très difficile à arracher. »