Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)
Florian Austruy : « minutes de retard c’est inacceptable pour les victimes »
Florian Austruy est, certes, le patron de la section montagne des CRS dans les Alpes-Maritimes, mais c’est en tant que délégué national Unsa-officiers que ce spécialiste du secours en montagne prend la parole pour dénoncer « dysfonctionnements et retards dans la chaîne des secours ».
Pourquoi cette manifestation? Elle a pour but de démontrer que le plan secours n’est pas appliqué correctement dans les AlpesMaritimes. On a noté de nombreux dysfonctionnements dans la chaîne d’alerte depuis la mise en oeuvre, le juillet , du nouveau plan secours en montagne et canyons. On constate des retards dans le déclenchement des secours pouvant aller jusqu’à minutes. Ce qui est inacceptable pour les victimes.
Ils sont dus à quoi? Ces retards s’expliquent par un allongement de la chaîne décisionnelle avec une multiplication des interlocuteurs dans le seul but de savoir quel service va effectuer le secours. Les sapeurs-pompiers sont en concurrence avec les services d’État chargés du secours en montagne que sont les CRS et les gendarmes du PGHM. Du coup, les fondements de ce plan de secours ne sont plus respectés puisqu’on nous explique que le secours en canyon, en via ferrata, voire en randonnée n’est pas du secours en montagne. Quelles conséquences? Une baisse significative des interventions des deux services chargés du secours en montagne, de l’ordre des deux tiers. A ce jour, nous avons effectué une soixantaine d’interventions contre plus de auparavant.
Et pour les victimes? Cette baisse d’activité de nos sauveteurs a forcément des conséquences sur leur efficience lors des secours. Il ne faut pas oublier que le secours en montagne est une affaire de spécialistes. C’est d’ailleurs pour cela que nos secouristes doivent suivre une formation de semaines.
Pourquoi avoir introduit un troisième service de secours? Je ne le sais pas. Ce que je sais en revanche c’est que depuis plus de ans la mission qui a été confiée aux services de l’État a été
accomplie sans faille.
Mission qui ne se limite pas au secours? Au-delà de la mission de secours, les CRS et gendarmes assurent également la partie judiciaire et notamment les constatations nécessaires en cas d’accident, voire de décès. Ce sont des fonctions régaliennes qui, elles, ne pourront jamais être transférées à un service de collectivité territoriale.
Pour vous, les pompiers n’ont pas leur place? Nous ne sommes pas contre les sapeurs-pompiers. Nous voulons juste travailler en bonne complémentarité avec eux.
Justement, que réclamez-vous? Simplement le respect de ce qui est écrit dans le plan secours en montagne.