Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)

Portrait-robot du touriste en cet étrange été

Même s’ils ne se bousculent pas dans les hôtels ni sur les galets, des vacanciers jettent l’ancre à Nice. Principale­ment des Français et des Européens, motorisés et middle class

- CHRISTINE RINAUDO crinaudo@nicematin.fr

Français, européens, motorisés, de classe moyenne, en quête de visites et d’animations accessible­s, séjournant quelques jours seulement sous le soleil de la baie des Anges. Voilà la tendance résumant le profil des touristes actuelleme­nt en goguette à Nice. Exit les Américains, les Asiatiques, les Orientaux, les Russes argentés. La faute à la fermeture des frontières internatio­nales. On se surprend à s’extasier sur le passage d’un avion à destinatio­n du tarmac niçois. Transporta­nt peut-être quelques Canadiens transitant par Paris. Car il y en a, selon les premières statistiqu­es de l’Office de tourisme métropolit­ain (OTM). À l’instar « des Belges, Allemands, Autrichien­s et Italiens qui commencent à arriver. » Des Suisses aussi ainsi que des habitants de l’ensemble du Bénélux. « La plupart de ces vacanciers viennent en voiture et nos parkings sont pleins », constate Laurent Rossi, directeur exécutif du groupe Summer hotels.

La montagne en bleu blanc rouge

Les Français aussi prennent la voiture. Venus de toutes les régions de l’Hexagone, plus particuliè­rement de la région parisienne, ils forment le gros de la troupe des vacanciers. Surtout pour respirer l’air des cimes. « Lorsqu’on sort du littoral pour aller vers les hauteurs, on a exclusivem­ent des Français

et des Azuréens, qui louent en moyenne pour une semaine, notamment à

Isola », poursuit une porteparol­e de l’OTM. Les sommets attirent. Les rivages niçois également : « Pas grand monde en semaine, mais des Italiens, des Belges et des Francilien­s le week-end », note Alexis Herber, maître-nageur à Blue beach. Des Italiens sur les transats ? « Oui, rétorque Robert Malacarne, à Ruhl plage, surtout en fin de semaine. Notamment des Milanais. Ils arrivent en voiture le vendredi et repartent le dimanche soir. Sinon, ce sont des Français qui restent à l’hôtel entre deux et sept jours et qui consomment plutôt bien. Et puis des locaux, dont des Russes résidant par là. » Évidemment, ce n’est pas la foule : « On était à 30 % d’occupation il y a huit, dix jours, poursuit le plagiste. Et maintenant, nous sommes à 50%.»

Des couples et des familles

Qui roule vers le Sud ? Des individuel­s ou des groupes ? « Beaucoup de couples et de familles, poursuit Laurent Rossi. On est plus dans l’individuel, car beaucoup de vacanciers ont des difficulté­s à se mettre d’accord avec des amis. Toujours la peur du virus. » Et ils font quoi ces juillettis­tes clairsemés ? « On visite, on va à la mer, mais côté plage publique, raconte ce couple de Lillois quadragéna­ires. On reste une semaine à Nice en location Airbnb et on fait attention à notre portefeuil­le. »

Un pouvoir d’achat irremplaça­ble

Budget à la baisse. C’est un peu le leitmotiv des juillettis­tes, qu’ils soient fonctionna­ires, comptables, vendeurs, retraités… «Une clientèle middle gamme, caractéris­e Laurent Rossi. La clientèle américaine, britanniqu­e, asiatique est irremplaça­ble. Nos prix moyens d’hébergemen­t ont baissé de 25 % et les activités tournent essentiell­ement autour des visites et des animations estivales, notamment de rue, proposées par la Ville de Nice. »

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(Photo Dylan Meiffret) Sur la Prom’, hier après-midi.

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