Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)
Portrait-robot du touriste en cet étrange été
Même s’ils ne se bousculent pas dans les hôtels ni sur les galets, des vacanciers jettent l’ancre à Nice. Principalement des Français et des Européens, motorisés et middle class
Français, européens, motorisés, de classe moyenne, en quête de visites et d’animations accessibles, séjournant quelques jours seulement sous le soleil de la baie des Anges. Voilà la tendance résumant le profil des touristes actuellement en goguette à Nice. Exit les Américains, les Asiatiques, les Orientaux, les Russes argentés. La faute à la fermeture des frontières internationales. On se surprend à s’extasier sur le passage d’un avion à destination du tarmac niçois. Transportant peut-être quelques Canadiens transitant par Paris. Car il y en a, selon les premières statistiques de l’Office de tourisme métropolitain (OTM). À l’instar « des Belges, Allemands, Autrichiens et Italiens qui commencent à arriver. » Des Suisses aussi ainsi que des habitants de l’ensemble du Bénélux. « La plupart de ces vacanciers viennent en voiture et nos parkings sont pleins », constate Laurent Rossi, directeur exécutif du groupe Summer hotels.
La montagne en bleu blanc rouge
Les Français aussi prennent la voiture. Venus de toutes les régions de l’Hexagone, plus particulièrement de la région parisienne, ils forment le gros de la troupe des vacanciers. Surtout pour respirer l’air des cimes. « Lorsqu’on sort du littoral pour aller vers les hauteurs, on a exclusivement des Français
et des Azuréens, qui louent en moyenne pour une semaine, notamment à
Isola », poursuit une porteparole de l’OTM. Les sommets attirent. Les rivages niçois également : « Pas grand monde en semaine, mais des Italiens, des Belges et des Franciliens le week-end », note Alexis Herber, maître-nageur à Blue beach. Des Italiens sur les transats ? « Oui, rétorque Robert Malacarne, à Ruhl plage, surtout en fin de semaine. Notamment des Milanais. Ils arrivent en voiture le vendredi et repartent le dimanche soir. Sinon, ce sont des Français qui restent à l’hôtel entre deux et sept jours et qui consomment plutôt bien. Et puis des locaux, dont des Russes résidant par là. » Évidemment, ce n’est pas la foule : « On était à 30 % d’occupation il y a huit, dix jours, poursuit le plagiste. Et maintenant, nous sommes à 50%.»
Des couples et des familles
Qui roule vers le Sud ? Des individuels ou des groupes ? « Beaucoup de couples et de familles, poursuit Laurent Rossi. On est plus dans l’individuel, car beaucoup de vacanciers ont des difficultés à se mettre d’accord avec des amis. Toujours la peur du virus. » Et ils font quoi ces juillettistes clairsemés ? « On visite, on va à la mer, mais côté plage publique, raconte ce couple de Lillois quadragénaires. On reste une semaine à Nice en location Airbnb et on fait attention à notre portefeuille. »
Un pouvoir d’achat irremplaçable
Budget à la baisse. C’est un peu le leitmotiv des juillettistes, qu’ils soient fonctionnaires, comptables, vendeurs, retraités… «Une clientèle middle gamme, caractérise Laurent Rossi. La clientèle américaine, britannique, asiatique est irremplaçable. Nos prix moyens d’hébergement ont baissé de 25 % et les activités tournent essentiellement autour des visites et des animations estivales, notamment de rue, proposées par la Ville de Nice. »