Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)
Ils prostituaient une mineure : trois jeunes condamnés
Gérer ses annonces sur Internet, conduire la prostituée aux rendezvous avec les clients, répondre au téléphone, réserver les hôtels et, accessoirement, empocher l’argent : trois personnes viennent d’être condamnées pour proxénétisme aggravé, par le tribunal correctionnel de Nice. Particularité : ils ont entre et ans. Entre novembre et juin , ils avaient profité de la fragilité d’une mineure. C’est la prostituée qui avait alerté la police.
Seul un couple de et ans, Ch. K. et J. T., était présent à l’audience. Le troisième prévenu, A. S., ne s’est pas présenté. Tous trois, et quelques autres, se servaient sur l’argent gagné par la jeune escort-girl. Les tarifs des passes étaient fixés à euros de l’heure, euros la nuit. Le petit manège aurait pu durer sans la dénonciation de la victime, qui avait déclenché une enquête de la Sûreté départementale. Celle qui se faisait appeler Mélissa pour ses clients, a témoigné devant les policiers. Elle devait faire ses passes dans un appartement de la rue Trachel ou des hôtels de la Prom’, face à l’aéroport.
« Elle nous faisait de la peine »
À l’audience, le couple a commencé par s’enliser. J. T., Niçoise de ans, qui a monté sa société de nettoyage, est subitement revenue sur ses aveux. « On voulait lui rendre service, elle nous faisait de la peine, on gérait son agenda », a même tenté son compagnon, Ch. K, employé chez Lidl. Le coup du bon samaritain. Il a fallu la patiente instruction du président du tribunal, Alain Chemama,
et une relecture de leurs aveux, pour qu’ils finissent par admettre. Difficile de faire autrement : le dossier regorge de preuves, témoignages, SMS, dépôts d’argent. Le casier des tourtereaux proxénètes était vierge. Le troisième prévenu, A. S., comptait déjà quelques condamnations. Pour avoir profité d’une jeune femme « extrêmement vulnérable », selon les termes du procureur de la République, Ludovic
Manteufel, le couple a été condamné à quinze mois, dont douze avec sursis pour elle, et à dix-huit mois, dont douze avec sursis pour lui. Le prévenu absent a été condamné à deux ans dont un avec sursis.