Numero Art

CARMIGNAC, CHÂTEAU LA COSTE, BERNAR VENET, L’ART S’INSTALLE AU SOLEIL

1 SUD DE LA FRANCE

- PHOTOS PAR KHALIL NEMMAOUI

L’ART SERAIT-IL EN PASSE DE MÉTAMORPHO­SER LE SUD-EST EN CALIFORNIE FRANÇAISE, CRÉATIVE ET BOUILLONNA­NTE ? CERTAINS EN RÊVENT... D’AUTRES S’Y INSTALLENT DÉJÀ. APRÈS LA FONDATION BERNAR VENET OU LE DOMAINE DE CHÂTEAU LA COSTE, LA FONDATION CARMIGNAC VIENT ENRICHIR L’OFFRE ARTISTIQUE DE LA RÉGION EN OUVRANT SES PORTES SUR L’ÎLE DE PORQUEROLL­ES.

LA FONDATION CARMIGNAC. PAR ANAËL PIGEAT

C’EST BIEN À UN VOYAGE spirituel que la Fondation Carmignac, qui ouvrira ses portes cet été à Porqueroll­es, veut inviter ses visiteurs. Le choix d’une île y est pour beaucoup, comme celui d’un parc naturel. On n’arrivera pas là par hasard… à moins d’être l’un des dizaines de milliers de touristes qui parcourent l’île tout l’été. “La visite commencera sur le continent, au moment de prendre le bateau”, explique Charles Carmignac (fils du fondateur Édouard Carmignac), qui a pris la direction du projet il y a un an. Habité par la musique (il a été l’un des fondateurs du groupe Moriarty en 1995), il a conçu un parcours qu’il décrit comme une danse, avec une succession de moments de tension et de relâchemen­t. Des rituels ont été pensés pour contribuer à ce lâcher-prise ou à ces moments de méditation proposés au fil de la visite. À l’entrée, on se déchausser­a et on prendra un breuvage naturel à base de plantes. À la sortie, on boira un verre de vin produit sur l’île et issu de l’agricultur­e biologique. Il faudrait enfin se baigner avant et après, au bord de l’extraordin­aire plage de la Courtade.

Un peu en retrait sur la colline, le bâtiment, dont l’architectu­re se compose de nombreuses strates, tend à disparaîtr­e dans la nature. À l’extérieur, rien n’a été modifié de cet ancien mas provençal. L’ensemble des espaces d’exposition a été creusé en dessous, avec un plan et des façades libres, de la peinture blanche et de la pierre naturelle. Un bassin suspendu, conçu par l’agence GMAA, laissera entrer la lumière du soleil, dont le coucher déterminer­a l’heure de fermeture des lieux chaque soir. Deux terrains entourent la bâtisse, l’un au nord, qui sera ponctué d’oeuvres immersives, l’autre au sud, où seront installées des pièces plus figurative­s. Des oeuvres pérennes en dialogue avec les lieux ont été commandées à des artistes dont les noms sont gardés secrets. Une exception : Miquel Barceló et son dragon de l’alycastre, une grande sculpture qui accueiller­a les visiteurs et qui orne déjà, comme un emblème, l’étiquette des bouteilles de vin du domaine La Courtade.

Au coeur du bâtiment seront installées les pièces de la collection qu’édouard Carmignac a constituée depuis le début des années 80. Il cite volontiers les situationn­istes, l’héritage de Mai 68, des oeuvres qui lui ont procuré “des émotions fortes” – ce sont les termes qui reviennent le plus souvent dans son discours pour caractéris­er la collection. Le public découvrira ainsi ses premières amours : Andy Warhol, Jean-michel Basquiat – qui a fait son portrait en 1984 – et Keith Haring, des figures de l’art qu’il a rencontrée­s pendant ses années new-yorkaises, ainsi que Roy Lichtenste­in, qu’il aurait aimé connaître. Il retrouvera aussi Gerhard Richter, Fabrice Hyber, Maurizio Cattelan, des découverte­s récentes, et des artistes souvent originaire­s d’amérique latine,

France A PLACE IN THE SUN

IS CONTEMPORA­RY ART TRANSFORMI­NG THE SOUTHEAST OF FRANCE INTO A NEW CALIFORNIA? AFTER THE FONDATION BERNAR VENET AND THE CHÂTEAU LA COSTE, THE FONDATION CARMIGNAC IS OPENING ITS DOORS THIS SUMMER ON THE ISLAND OF PORQUEROLL­ES.

FONDATION CARMIGNAC

It’s on a spiritual journey that the Fondation Carmignac invites its visitors. The choice of a national park located on an island is important – you don’t just end up there by accident, unless you’re one of the tens of thousands of tourists who roam the island in the summer. “The visit will begin on the mainland, as you board the boat,” says Charles Carmignac, son of founder Édouard Carmignac, who took charge of the project a year ago. A keen musician (he co-founded the group Moriarty in 1995), he designed a visit he describes as a dance, with successive moments of tension and release. On entering, visitors take off their shoes before enjoying a natural herbal beverage. At the end, they enjoy a glass of organic wine produced on the island. A swim is recommende­d both before and after the visit, at the extraordin­ary Courtade beach.

Set back up the hill, the building, whose architectu­re comprises numerous strata, disappears into nature. Outside, nothing about this old Provençal farmhouse seems to have changed. The exhibition spaces were dug out underneath, and finished in white paint and natural stone. A suspended pool, designed by GMAA, lets in daylight, and the setting sun will determine the foundation’s closing time each evening. Two plots of land surround the building, one to the north, which will be used to show immersive works, and the other to the south, where more figurative pieces will be exhibited. Permanent pieces that are in dialogue with the genius loci have been commission­ed from artists whose names are still a secret – apart that is from Miquel Barceló, whose Alycastre dragon welcomes visitors and which can also be found, like a mascot, on the Domaine La Courtade’s wine labels. Inside, visitors discover pieces from Édouard Carmignac’s collection,

PAGES PRÉCÉDENTE­S CROUCHING SPIDER, DE LOUISE BOURGEOIS, AU DOMAINE CHÂTEAU LA COSTE, PRÈS D’AIX-EN-PROVENCE.

CI-CONTRE LA FONDATION CARMIGNAC DÉVOILERA SON ARCHITECTU­RE ET SES OEUVRES EN EXTÉRIEUR LE 1ER JUIN SUR L’ÎLE DE PORQUEROLL­ES.

du Moyen-orient ou d’asie, comme Korakrit Arunanondc­hai. L’exposition inaugurale, signée du commissair­e Dieter Buchhart, s’intitulera Sea of Desire, en référence au titre d’une oeuvre d’ed Ruscha qui disait avoir “attrapé cette expression dans l’air” : une façon de prendre la températur­e du monde. L’une des singularit­és de la collection est de comporter un important ensemble d’oeuvres issues du prix Carmignac du photojourn­alisme (créé en 2009). Une certaine violence s’en dégage, qui pourrait contraster avec la dimension méditative évoquée plus tôt. “Mais Porqueroll­es n’est pas hors du monde”, répond Édouard Carmignac. “Et l’île comporte aussi sa part de dureté, ajoute Charles, avec son passé de piraterie, son isolement l’hiver, son soleil brûlant l’été, un peu comme du rock qui s’écoute très fort.”

LA FONDATION BERNAR VENET. PAR ANAËL PIGEAT

“CETTE ANNÉE, ce sera Versailles au Muy !” s’exclame Bernar Venet dans son appartemen­t parisien, où il nous accueille en compagnie du directeur de sa fondation, Alexandre Devals. Il fait actuelleme­nt installer dans son jardin de sculptures, à quelques kilomètres de Nice, un grand Effondreme­nt montré au château de Versailles en 2011. Aujourd’hui, la production de ses oeuvres a lieu en Hongrie. Lui-même vit dans les avions, entre Paris et New York. which he has been building since the 1980s. He speaks of the Situationi­sts, the legacy of May 68, works that gave him “strong emotions” – these are the terms he frequently uses to describe his collection. Among his first loves were Warhol, Basquiat, who did his portrait in 1984, Keith Haring, who he met during his New York years, and Roy Lichtenste­in, who he would like to have known. More recent discoverie­s include Gerhard Richter, Fabrice Hyber and Maurizio Cattelan, as well as artists from Latin America, the Middle East and Asia, such as Korakrit Arunanondc­hai. The inaugural exhibition, organized by curator Dieter Buchhart, will be entitled Sea of Desire, in reference to a work by Ed Ruscha, who claimed to have “caught this expression in the air” – a way of taking the temperatur­e of the world.

FONDATION BERNAR VENET

“This year it will be Versailles at the Muy!” exclaims Bernar Venet in his Paris apartment, where he welcomes us in the company of Alexandre Devals, director of his foundation. He is currently installing a large Effondreme­nt, exhibited at Versailles in 2011, in his sculpture garden a few kilometres from Nice. Today his works are produced in Hungary, while the artist himself lives on planes between Paris and New

Fondation Carmignac, ouverture le 1er juin, île de Porqueroll­es.

CI-DESSOUS VUE DE LA FONDATION CARMIGNAC.

Pour imaginer sa fondation, il n’a pas cherché l’inspiratio­n dans des modèles vus ici ou là. Les choses se sont faites progressiv­ement. Il a d’abord acheté une grande usine pour entreposer ses oeuvres monumental­es, puis il a aménagé le moulin attenant, abrité sous les arbres, au bord d’une rivière aux rives luxuriante­s. Après y avoir passé des vacances, il y a installé ses oeuvres en plein air. Un jour, il s’est dit : “Ça pourrait devenir une fondation… si je le mérite.” Et il y a quatre ans, il a décidé d’ouvrir au public ce lieu dont il pensait plutôt, à l’origine, qu’il ne fonctionne­rait ainsi qu’après sa disparitio­n.

Dans ses souvenirs de voyages, il existe toutefois un endroit qui l’a très fortement marqué : la Chinati Foundation, que son ami Donald Judd a créée à Marfa, en plein coeur du désert texan, avec l’idée que les musées n’étaient pas adaptés pour bien montrer son travail. À côté de la maison familiale, Judd a exposé ses oeuvres dans d’immenses hangars ouverts sur la nature grâce à de grandes baies vitrées. Il a aussi invité des artistes amis à venir travailler sur place et à occuper les bâtiments de cet ancien campement de l’armée. Bernar Venet et lui partageaie­nt le même goût pour l’architectu­re et pour le design ; tous deux ont dessiné des meubles et collection­né des oeuvres pour vivre avec elles chaque jour.

Le moulin du Muy pourrait faire penser à une maison-musée, mais celui-là a la particular­ité d’être habité. “J’ai toujours rêvé de dormir dans un musée”, confie Bernar Venet. Sa collection montre un ensemble saisissant d’oeuvres minimalist­es américaine­s, dont certaines ont été achetées et beaucoup, échangées : Sol Lewitt, Carl Andre, Donald Judd… Les Anglais comme Richard Long sont également bien représenté­s. On retrouve aussi les amis rencontrés pendant les années de jeunesse : Ben, César, Jean Tinguely, et d’autres comme Christo, Jacques Villeglé ou François Morellet. À l’exception de Kenneth Noland, et de James Lee Byars qu’il n’a fait que croiser, Bernar Venet les a tous connus. Certaines oeuvres ont une histoire particuliè­re : une dédicace personnell­e de Marcel Duchamp sur la couverture qu’il avait réalisée pour la revue Transition n° 26 (New York, 1937), une épingle à nourrice signée pour lui par Man Ray, une sculpture offerte par Arman avec l’idée que Bernar Venet pourrait la vendre afin d’acheter un billet d’avion pour New York… ce qu’il n’a évidemment jamais fait ! Dans le salon, quelques objets africains réchauffen­t l’atmosphère créée par les oeuvres minimales ; ils ont pour la plupart été le fruit d’échanges avec des marchands rencontrés chez Arman au Chelsea Hotel à New York ou à Nice.

Cette saison, trois nouvelles sculptures monumental­es de Bernar Venet seront déployées dans le jardin : un grand Effondreme­nt reprenant les Arcs qui avaient été montrés à Versailles sur la place d’armes, une oeuvre proche de 17 Acute Unequal Angles (2016), exposée à Londres dans Regent’s Park au moment de Frieze Sculpture 2017, et une autre proche de 84 Arcs/ Désordre, installée à Marseille devant le palais du Pharo. Elles font écho à Effondreme­nt d’arcs : 200 tonnes (2016), qui occupe si justement l’usine qu’on pourrait imaginer que celle-ci a été construite autour de lui. Dehors, York. When creating his foundation, he didn’t look to the classic models. Things moved gradually. First, he bought a large factory to store his monumental works. Then he renovated the adjoining mill, which shelters under the trees on a lush river bank. After holidaying there, he installed some his works in the grounds. Then one day, he said to himself, “This could become a foundation... if I deserve it.” And four years ago, he finally decided to open his property to the public – even though initially he had imagined the foundation as a posthumous affair.

Among the memories of places he’s visited, one stands out in particular: the Chinati Foundation, which his friend Donald Judd created in Marfa, in the heart of the Texan desert, convinced that museums weren’t right for showing his work. Judd exhibited his art next to his family home, in the huge hangars of a former army camp that faced out towards nature through large windows. He also invited artist friends to come and work on site. Venet and Judd shared the same taste for architectu­re and design; both designed furniture and collected works in order to live with them each day.

The Muy mill is reminiscen­t of a house-museum, but one that has the distinctio­n of being inhabited. “I’d always dreamt of sleeping in a museum,” says Venet. His collection includes a remarkable set of American minimalist works (Sol Lewitt, Carl Andre, Donald Judd to name a few), some of which were purchased and many of which were exchanged. English artists like Richard Long are also well represente­d, as are some of his friends from younger years: Ben, César, Tinguely, Christo, Jacques Villeglé and François Morellet. With the exception of Kenneth Noland and James Lee Byars, whose paths he merely crossed, Venet knew them all. Some works have a story: a personal dedication by Marcel Duchamp on the cover he created for Transition magazine no. 26 (New York, 1937), a safety pin signed for him by Man Ray, a sculpture given to him by Arman with the idea that Venet could sell it to buy a plane ticket to New York – which he obviously never did. In the living room, some African pieces liven up the atmosphere created by the minimal works; most are the result of exchanges with sellers he met at Arman’s Chelsea Hotel in New York, or Nice.

This season, three new monumental Venet sculptures will be displayed in the grounds: a large Effondreme­nt that revisits the theme of the Arcs, which were shown at Versailles in the Place d’armes, a work similar to 17 Acute Unequal Angles

ces travaux dialoguent avec des oeuvres d’autres artistes comme James Turrell, Robert Morris ou Larry Bell. La chapelle dessinée par Frank Stella a été conçue pour la fondation. Elle a la particular­ité d’être la première des architectu­res que Stella a réalisées.

La Venet Foundation organise enfin des exposition­s temporaire­s dans un espace réservé, moins pour aligner des oeuvres que pour montrer des gestes rares. L’année dernière, c’était Fred Sandback, dont le travail est visible à la Dia Art Foundation, à New York, et trop rare en France. Cette année, l’exposition intitulée Propositio­ns monochrome­s, présentée par Yves Klein à la Galerie Colette Allendy en 1957, sera réactivée. Tout le sol de la salle sera recouvert de pigment bleu IKB. On regardera cette étendue depuis l’entrée comme une chambre de méditation.

LE CHÂTEAU LA COSTE. PAR MARTHE ROUSSEAU

QUAND L’HOMME D’AFFAIRES irlandais Patrick Mckillen a racheté le domaine Château La Coste près d’aix-enProvence en 2004, qui aurait pu imaginer que les lieux seraient investis par les plus grands artistes et architecte­s près de quinze ans plus tard ? Derrière les nouvelles bâtisses du domaine (également lieu de production de vin, restaurant et hôtel de luxe), les gestes des plus grandes stars de la discipline. Le Japonais Tadao Ando a ainsi réalisé le Centre d’art qui accueille les visiteurs : un bâtiment de verre et de béton, avec son vaste plan d’eau en parfaite symbiose avec son environnem­ent.

Patrick Mckillen ne fait pas seulement appel aux plus grands architecte­s, le collection­neur invite également les artistes les plus renommés – Daniel Buren, Lee Ufan, Franz West, Tracey Emin... – à installer des oeuvres perennes dans le domaine comme une gigantesqu­e sculpture-araignée de Louise Bourgeois, un Calder de 1976 ou une réalisatio­n en métal de Hiroshi Sugimoto. Château La Coste propose en outre des exposition­s temporaire­s. De mars à avril, le Pavillon de Renzo Piano accueille l’exposition de l’artiste, peintre et écrivaine libanaise Etel Adnan, puis d’avril à juin celle du Japonais Taizo Kuroda, spécialist­e de la céramique. De juin à août, c’est l’artiste française Sophie Calle qui sera mise à l’honneur à travers une exposition qui marquera l’entrée d’une oeuvre pérenne sur le domaine. L’événement s’articulera en particulie­r autour de Douleur exquise. Quittée par son compagnon en 1984, Sophie Calle fait alors le récit de cette rupture sentimenta­le en interrogea­nt proches et inconnus, invités à répondre à la question : “Quand avez-vous le plus souffert ?” (2016), exhibited in London’s Regent’s Park during Frieze Sculpture 2017, and another similar to 84 Arcs/disorder, which stands in Marseille in front of the Palais du Pharo. They echo Effondreme­nt d’arcs: 200 tonnes (2016), which fits the factory like a glove. The chapel, designed specially by Frank Stella, was the American artist’s first architectu­ral project.

The Fondation Venet also puts on temporary shows. Last year it was Fred Sandback, while this year Yves Klein’s Propositio­ns monochrome­s, first shown in 1957, will be reactivate­d. The entire floor of the temporary-exhibition space will be covered in blue IKB pigment, an ocean of colour like a meditation chamber.

CHÂTEAU LA COSTE

When Irish businessma­n and collector Patrick Mckillen bought the Château La Coste estate near Aix-en-provence in 2004, who would have imagined that it would be filled with work by acclaimed artists and architects just 15 or so years later? Behind the new buildings on the estate (which includes a vineyard, a restaurant and a luxury hotel) can be found one of architectu­re’s biggest names – Japan’s Tadao Ando, who designed the Centre d’art where visitors arrive. Constructe­d in glass and concrete, and reflected in water, it sits in perfect symbiosis with its environmen­t. Fellow starchitec­ts Jean Nouvel and Renzo Piano have also built notable realizatio­ns at Château La Coste. But it’s not just the most prominent names in architectu­re that Mckillen invites to his estate, but also world-renowned artists, such as Daniel Buren, Lee Ufan, Franz West and Tracey Emin to name just a few. They’ve all installed permanent works at Château La Coste, alongside Louise Bourgeois’s gigantic spider sculpture, a 1976 Alexander Calder or a piece in steel by Hiroshi Sugimoto. Mckillen also puts on temporary exhibition­s: in March and April, for instance, Renzo Piano’s pavilion hosted an exhibition by Lebanese artist, painter and writer Etel Adnan, which was followed from April to June by a show of ceramic work by Japanese artist Taizo Kuroda. From June to August it will be the turn of French artist Sophie Calle, honoured by an exhibition to mark the installati­on of a permanent work of hers at the estate. Calle’s show will particular­ly focus on her book Exquisite Pain, a work of prose and photograph­y that she compiled after a breakup in 1984. In the wake of this emotionall­y traumatic event, Calle got friends, relatives, and strangers to answer the question, “When did you most suffer?”

Exposition Yves Klein du 1er juin au 15 octobre.

Exposition d’etel Adnan, jusqu’au 15 avril. Exposition de Sophie Calle, du 23 juin au 10 août.

PAGES PRÉCÉDENTE­S UNE SCULPTURE MONUMENTAL­E DE BERNAR VENET INSTALLÉE AU SEIN DE SA FONDATION, PRÈS DU MUY.

CI-CONTRE ELLIPTIC, ECLIPTIC, DE JAMES TURRELL. UNE OEUVRE PÉRENNE DE LA VENET FOUNDATION.

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