CE SONT BIEN LES GROS BONNETS DU CINÉMA QUE FRIEZE CHERCHE À COURTISER EN S’IMPLANTANT DANS LES STUDIOS DE LA PARAMOUNT.
6 DÉC./14 FÉV. MIAMI/L.A. Museum Miami and the Bass Museum are thriving, the latter having been remodelled in 2017. Yet, unlike in L.A., the local art market hasn’t really evolved – indeed it’s so weak that Emmanuel Perrotin began closing his gallery outs
pas renoncé à son espace à Beverly Hills, signé par Richard Meier, situé près des nouveaux bureaux de Christie’s, ouverts en 2017. D’autres marchands l’ont suivi : Matthew Marks, installé à Santa Monica, ou Sprüth Magers, situé non loin du LACMA. Last but not least, la multinationale Hauser & Wirth a vu grand en s’implantant dans un ancien moulin à farine. Pour autant, la deuxième plus grande ville des États-unis peut-elle devenir la deuxième capitale américaine du marché de l’art ?
Malgré la présence de galeries renommées, la collectionnite n’a gagné ni les jeunes entreprenautes de la Silicon Valley ni l’industrie d’hollywood. Ce sont pourtant bien les gros bonnets du cinéma que Frieze cherche à courtiser en s’implantant dans les studios de la Paramount. Paris Photo s’y était cassé les dents par le passé. Sans doute parce que le lieu, a priori séduisant, n’incite guère à collectionner. C’est là toute l’ambiguïté d’une expérience transformant une activité de chasse – la collection – en promenade dans des décors de cinéma et des hangars de tournage. L’art se mue dès lors en curiosité, voire en accessoire.
Dernier bémol, la situation géographique de Los Angeles. Selon Victoria Siddall, qui espère rallier des acheteurs du monde entier, la ville fait le pont avec l’asie et l’amérique du Sud. Un pont trop loin. Car elle est en périphérie de l’axe São Paulo-new York. Et sur place, la circulation est autrement plus complexe qu’à Miami, où tout, y compris les soirées, se concentrent sur une seule avenue et dans le Design District. À Los Angeles, il faut prévoir une à deux heures pour se rendre d’un site à un autre. Or, un collectionneur coincé dans un embouteillage est un collectionneur perdu… In L.A. it’s a whole other ball game. Larry Gagosian, began selling lithographs in Venice Beach, wasn’t wrong. Although his empire has gone global, he hasn’t abandoned his Beverly Hills space, designed by Richard Meier, and located a stone’s throw from Christie’s new offices (opened in 2017). Other dealers have followed suit, like Matthew Marks in Santa Monica, Sprüth Magers near LACMA, or the multinational Hauser & Wirth in a former flour mill. But will America’s second-largest city become its second art capital? Despite the presence of top-notch galleries, young tech entrepreneurs and Hollywood execs haven’t started collecting. But it’s precisely the film-industry crowd that Frieze is hoping to attract by holding its new fair in the former Paramount Studios, where Paris Photo already went belly up – probably because the setting, though attractive, hardly incites collecting. The art is reduced to a curiosity, or worse, a prop, in what is essentially a stroll through yesteryear’s film sets. The final downside is L.A.’S geographic location. Victoria Siddal claims that the city acts as a bridge between Asia and South America – but the bridge is too far off the São Paulo–new York axis. And once you arrive in L.A., getting about is far more complicated than in Miami where everything, including the parties, is concentrated at the same spot. In L.A., it takes two hours to get from one place to the next; a collector stuck in traffic is a lost collector…
C’EST L’UNE DES PLUS BRÈVES expositions de toute l’histoire des expositions : The Real Estate Show fut inaugurée le 31 décembre 1979 et fermée de manière péremptoire deux jours plus tard. Elle fut organisée par Colab (diminutif assumé de Collaborative Projects Inc.), un groupe à géométrie variable composé d’artistes, d’écrivains et de commissaires d’exposition. Au cours de son existence, de 1977 au milieu des années 80, Colab rassembla de 30 à 100 membres, selon les époques, parmi lesquels Kiki Smith, Jenny Holzer, Tom Otterness, Wolfgang Staehle, John Ahearn… Le groupe s’était illustré tout au long de l’année 1979 par une série d’expositions plus ou moins sauvages, fondée sur une idée de commissariat associatif et de participation spontanée, et par une science des titres qui fait envie : Batman Show, The Dog Show, Doctors & Dentists Show et son impayable sous-titre : Works of Art for Reception Rooms and Offices [“Oeuvres d’art pour salles d’attente et bureaux”]
Dédiée à la mémoire de l’afro-américaine Elizabeth Mangum, tuée par la police pour s’être opposée à son expulsion de son logement à Brooklyn, l’exposition The Real Estate Show eut lieu dans un immeuble inoccupé appartenant à la ville de New York, au 123-125 Delancey Street, dans le Lower East Side de Manhattan. Le groupe avait arpenté méthodiquement le quartier au cours de l’automne avant de trouver cet immeuble possédant une vitrine. Les artistes (environ 35) s’y introduisirent vers Noël pour y installer leurs oeuvres : peintures, installations in situ et toutes formes d’oeuvres produites souvent par des anonymes. L’exposition fut annoncée par des flyers photocopiés et des affiches pareillement réalisées, collées sur la façade de l’immeuble. On pouvait y lire : “The Real Estate Show, une exposition célébrant le DÉVELOPPEMENT URBAIN INSURRECTIONNEL – un building n’est pas un objet précieux que l’on verrouille – contrôle – capitalise.” Le dessin qui accompagnait ce texte représentait une pieuvre enserrant des immeubles dans ses tentacules. Le 2 janvier au matin, les membres de Colab constatèrent que le bâtiment avait été cadenassé durant la nuit par le City’s Department of Housing Preservation and Development. Leurs protestations trouvèrent une aide inattendue en la personne de Joseph Beuys qui, présent à New York à l’occasion de son exposition au Guggenheim, fut photographié le 8 janvier tournant autour de l’immeuble fermé. Quelques mois plus tard, en juin 1980, Colab organisait sur le même principe d’“auto-commissariat” The Time Square Show, qui entra dans l’histoire comme acte de naissance d’une nouvelle forme de commissariat d’exposition. It was one of the shortest exhibitions in all art history: The Real Estate Show opened on New Year’s Eve 1979 and abruptly closed two days later. Organized by Collaborative Projects Inc. (Colab for short), a loose collective of artists, writers and curators, it was dedicated to the memory of Elizabeth Mangum, an Afro-american who had been shot dead by a police officer while resisting eviction from her Brooklyn home. Shown in an unoccupied building owned by the city at 123–125 Delancy Street, the exhibition featured work by around 35 artists and was advertised with photocopied flyers and posters that read: “The Real Estate Show, an art show celebrating INSURRECTIONARY URBAN DEVELOPMENT – a building is not a precious gem to be locked – boarded – hoarded.” The accompanying image depicted a giant squid clutching buildings in its tentacles. On the morning of 2 January, Colab members arrived to find that the building had been padlocked during the night by the city’s Department of Housing Preservation and Development. Their outcry would attract the unexpected support of Joseph Beuys, who, present in New York for his Guggenheim show, was photographed on 8 January in front of the sequestered building. Six months later, in June 1980, Collab put on The Times Square Show, another historic event which heralded the birth of a new form of curation.