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Elior. Propos recueillis par Chloé Sarraméa

Auteur- compositeu­r- interprète de 19 ans, oscillant entre électro tendre et R’n’B acidulé, le jeune Parisien repéré en 2019 avec son EP Kid in a Bathroom dévoile chaque semaine un nouveau titre sur sa chaîne YouTube. Rencontre.

- Propos recueillis par Chloé Sarraméa

NUMÉRO : Votre pop teintée de R’n’B correspond à un goût très actuel. Ce choix est- il influencé par des raisons commercial­es ? ELIOR : Le R’n’B fait par tie de ma culture musicale et j’ai beaucoup de mal avec le terme “pop” parce que désormais les titres un peu latinos ou dancehall sont assimilés à de la pop, comme ceux de Rosalía ou d’Aya Nakamura. En France, à par t Angèle, on écoute du rap, du hip- hop ou de la trap, et j’ai l’impression qu’on définit tout ça comme de la pop… De mon côté, je produis mes sons de manière instinctiv­e mais par fois je m’impose des défis : faire des morceaux calmes, en mode R’n’B, d’autres très énergiques avec 130 BPM… Je ne me dis jamais : “Je vais faire de la trap ou du hip- hop”, je ne pense pas ainsi.

Que trouve- t- on en majorité dans votre bibliothèq­ue musicale ?

C’est vrai que j’écoute beaucoup de pop, notamment Charli XCX, que j’ai adorée très tôt grâce à son album Sucker, un opus pop rock aux influences très années 2000, mais en même temps très contempora­ines. J’écoute énormément Sade aussi, qui a un côté jazz mais aussi très R’n’B, et dont le style est intemporel. J’en suis fan depuis des années. Et quand je conduis, j’écoute la playlist de la série américaine

Scandal, où l’on ne trouve que des titres

old school de Sade ou de Stevie Wonder, je la lance et je suis super détendu.

Je crois également savoir que vous admirez aussi la chanteuse undergroun­d SOPHIE, que le défilé Louis Vuitton printemps- été 2020 a placée sous le feu des projecteur­s…

J’ai découvert SOPHIE avec le titre qu’elle a joué pendant le défilé, It’s Okay to Cry, qui date pourtant de 2018. J’étais abasourdi ! J’ai trouvé sa musique incroyable donc je me suis intéressé à l’ar tiste. J’ai ainsi découvert que c’était elle qui avait produit Pose, un de mes titres préférés du dernier album de Rihanna, ainsi que des morceaux de Charli XCX…

Si vous aimez Rihanna, avez- vous dévoré son immense autobiogra­phie de 500 pages sortie l’an dernier ?

Évidemment ! Cette autobiogra­phie trône au coeur de mon salon. Rihanna est partout chez moi. Sur les murs, j’ai accroché les pochettes de ses albums et j’ai commencé à écrire grâce à elle. Pour mon EP Kid in a Bathroom, j’ai travaillé avec une personne qui a par ticipé à un songwritin­g camp pour Rihanna, en novembre 2018 : c’est une sor te d’énorme session d’écriture organisée par une superstar qui désire sortir un album. Des compositeu­rs sont appelés à écrire des centaines de titres, et certains sont sélectionn­és. Rihanna représente toute mon enfance, mais je n’ai jamais eu la chance de la voir en vrai.

Vous avez les cheveux roses depuis quelque temps… C’est une façon de vous créer un personnage ?

Ça n’a rien de calculé ! En fait, ma teinture, c’est une énorme erreur ! Le conseiller m’a vendu la mauvaise coloration, je voulais du gris et il m’a donné du rose… Au final, je trouve ça vraiment stylé, donc je vais rester avec cette couleur. J’aime ce qui est spontané, et c’est comme cela que je crée mes chansons. Ce que je raconte, c’est mon histoire, mes émotions et ce que je vis. Bien sûr, c’est extrapolé… Dans la vie, je ne parle jamais de ce que je ressens, mais dans ma musique, je ne fais que ça.

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