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KENNETH IZE

- Propos recueillis par Delphine Roche

Son héritage est à la fois africain et européen. Né à Vienne de parents nigérians, Kenneth Ize a grandi en Autriche avant d’intégrer la célèbre université des Arts appliqués à Vienne, où il a étudié la mode sous la direction d’Hussein Chalayan et de Bernhard Willhelm avant de s’installer à Lagos. Ses collection­s, qui valorisent l’artisanat yoruba, lui ont valu d’être sélectionn­é en 2019 parmi les finalistes du prix LVMH. En février dernier, le créateur présentait son premier défilé parisien, qui mixait de façon somptueuse la tradition nigériane et la mode occidental­e.

NUMÉRO : En février dernier, vous avez présenté votre premier défilé en dehors du Nigeria, à Paris. Pourquoi votre choix s’est-il porté sur cette ville ?

KENNETH IZE : Paris est une ville très importante pour moi, et pour la communauté avec laquelle je travaille au Nigeria. Cela fait aujourd’hui cinq ans que j’essaie d’apporter un soutien réel à l’artisanat nigérian, et particuliè­rement aux femmes. Je travaille avec plusieurs communauté­s de tisseuses : mon label est fondé sur la mise en valeur de l’artisanat de mon pays, et notamment les tissus aso oke, issus de notre tradition. Aujourd’hui, nous essayons de trouver chaque saison une nouvelle façon d’utiliser ces tissages. Je travaille en collaborat­ion étroite avec des artisans, en m’appuyant sur leur sensibilit­é esthétique. Il était donc crucial pour moi, en tant qu’Africain, de défiler à Paris. Il ne s’agissait pas simplement de moi, de ma marque, mais de notre héritage nigérian, de notre culture, et de la façon dont ils pouvaient trouver une place au coeur

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