Rêve d’enfant, bonheur d’adulte
QUAND J’ÉTAIS PETIT ma miniature favorite était une certaine “Scimitar” Corgi, gréée d’un étrange toit translucide jaune sur un tiers de sa surface. J’appris bien plus tard qu’il s’agissait en fait d’un des prototypes Ogle ayant conduit à la Scimitar SE5A de série en 1968.
En 2009, je cherchais un véhicule performant, logeable, pas trop cher, mais surtout capable de jouer son rôle de voiture du week-end pour mes déplacements entre Luxembourg et les Ardennes belges.
La Scimitar se mérite. Affichée 1 759 livres sterling en 1973, c’est un prix à comparer aux 1 791 livres d’une Rover 3500 ou des
1 337 livres d’une MGC GT. Une vilaine histoire d’incendies à répétition en a fait un modèle de collection de seconde zone, souvent bidouillé, mal réparé et vendu outre-manche pour une bouchée de pain.
Quand elle marche, c’est une auto géniale, sonorité superbe, du couple, confortable tout en étant sportive. On en oublie l’épée recourbée, ou plutôt le cimeterre, que l’on a au-dessus de la tête… Surchauffes, pannes à répétition, problèmes électriques divers, joints de culasse, etc. J’ai mis trois ans à la fiabiliser et c’est une voiture que j’utilise de manière régulière depuis, mais il y a toujours quelque chose à faire et que l’on oublie.
Récemment j’ai décidé de la réutiliser comme prévu à l’origine : pour me rendre à la campagne. Bagages dans le coffre, 30 degrés Celsius et une petite centaine de kilomètres à parcourir, dont une trentaine sur autoroute, le rêve.
Sauf que depuis trois ans, l’auto n’a plus de 4e rapport, une sombre histoire de bague qui fait que l’autoroute n’est pas son milieu favori. Rajoutons à cela le fait que la jauge de température n’est plus très fiable depuis que le stabilisateur de voltage a rendu l’âme il y a un mois et nous avons là les prémisses d’un désastre annoncé. Première panne sur l’autoroute, heureusement une sortie à proximité m’a permis de me garer et de finalement redémarrer normalement. Je ne connaîtrai donc jamais la raison de ces ratés inopinés, mais je pencherais volontiers pour un problème d’allumage/carburation.
La route du retour fut bien moins drôle, la jauge de température flirtant de manière constante et inquiétante avec les 100 degrés, la température extérieure caniculaire n’arrangeant rien. Je fus donc contraint de trouver un parking sur lequel la perfide puisse déverser son liquide de refroidissement bouillonnant et attendre deux bonnes heures avant de pouvoir terminer mon voyage. Il va falloir que m’attelle à ce problème sérieusement, mais je pense qu’il s’agit surtout des conséquences logiques d’une trop longue négligence de ma part. Ensuite, rétablir ce 4e rapport. S’agissant d’une boîte de vitesses maison Reliant, ça risque d’être follement amusant.
Dernier point, réglage complet allumage-carburation, nouvelles bougies et vidange de tous les fluides devraient, je l’espère lui redonner du tonus avant l’arrivée de l’hiver qui devrait me permettre de lui refaire son toit vinyle et son Tudor-webasto, afin d’en profiter pleinement pour la saison 2018.